Opératrice économique de son état à Gao, la cité des Askia, cette dame se trouve à Bamako depuis la prise des villes du nord par des bandits armés qui sèment la terreur et ont saccagé tous ses biens mobiliers et immobiliers. Idem pour les autres camarades du secteur qui ne savent plus à quel saint se dévouer.
Présidente des hôteliers, restaurateurs et bars de la ville de Gao, traumatisée par les évènements qu’elle a vécu le 31 mars dernier qui ont vu les bandits armés prendre le contrôle de la cité puis procéder aux pillages systématiques ainsi qu’à des viols en séries. « Les pertes sont énormes pour les hôteliers de Gao », dit-elle complètement déçue. Arrêtée quatre jours durant par les bandits armés qui ont été « gentille avec moi » dit-elle, Mme Fatim Sadou Diallo est soucieuse pour l’avenir de leur métier. De nos jours, elle se demande au nom de ses camarades, quand est-ce qu’ils seront indemnisés par l’Etat?
Presque tous les hôtels ont été détruits
A Gao, il y a quatre hôtels construits dont trois ont été saccagé et appartenant à Mme Fatim Sadou Diallo. Le quatrième qui est géré par un islamiste a été épargné. Allez savoir pour quoi ?
Au cours de l’invasion du 31 mars dernier, la Directrice ce l’entreprise « Tizi-Mizi », est consterné par le bilan de la furia des bandits armés. Et pour cause, ses hôtels : « Tizi-Mizi, Camping, annexe I, Annexe II, Auberge Tizi-Mizi, Baji-night-club, Espace culturel. Ces deux derniers venaient d’être construits et prêts à être inaugurés le soir du 31 mars dernier.
Les hôteliers de Gao attendent le département
De nos jours, tous ces hôteliers sont à Bamako après avoir tout abandonné sur place. Ils attendent donc que le département fasse quelque chose. D’ailleurs, certains vivent dans des conditions difficiles, voir draconiennes tandis que la nouvelle Ministre de l’Artisanat, du Tourisme et de la Culture faisait sa passation de service. Il reste à savoir si le dossier de ces hôteliers des trois régions du nord sera mis en priorité ?
Les dégâts causés sont estimés à des centaines de millions de FCFA
En tout cas, les dégâts causés chez nos hôteliers de la cité des Askia sont estimés à des centaines de millions de FCFA. Dans ce cas, l’Etat devrait jouer son rôle dans le sens de les dédommager comme l’avait dit le chef du CNRDRE au cours d’un point de presse.
Enfin, Mme Fatim Sadou Diallo conseille aux donateurs d’arrêter d’envoyer des vivres et des médicaments aux populations, car elles n’en profitent pas puisque c’est détourner par les bandits armés qui contrôlent la ville. Quant à eux qui ont pu rejoindre Bamako, beaucoup vivent dans des conditions exécrables sans aide, ni appui.
En guise de rappel, dans les années 19972, les populations ont vécu la sécheresse sans les infrastructures qui existent de nos jours : pont Wabaria, routes. C’est dire tout simplement que nos populations vivant dans le septentrion sont déjà aguerries à telle situation.
« Aussi, les candidats potentiels sont interpelés au lieu qu’ils investissent leurs milliards dans la campagne, qu’ils aident l’armée à libérer le nord que nous insulter avec leurs richesses insolentes : argent, véhicules, mobylettes et autres gadgets de campagne », martèle un réfugié de Gao à Bamako.
« De nos jours, nous avons compris que ces candidats potentiels n’aiment pas le Mali mais cherchent à avoir le pouvoir pour s’enrichir davantage. Nous avons compris et les nouvelles autorités ne doivent pas leur permettre de réussir leur cabale contre le peuple malien après 21 ans de gestion calamiteuse», renchérit un autre ressortissant du nord Mali.
Dans ce cas, recommandent bien de ressortissants de la zone, que l’état et les organisations caritatives cessent d’envoyer des vivres en attendant que l’Armée libère le nord Mali. Et Mme Fatim Sadou Diallo est de cet avis ainsi que bien d’autres compatriotes des trois régions nord.