Le recadrage des institutions après le coup d’Etat, prôné par la CEDEAO avait suscité de l’espoir quant à l’application concrète d’une résolution idoine. Après 7 mois, rien de concret ? Les limites de la CEDEAO viennent d’être étalées au grand jour par le conseil de sécurité de l’ONU. Qui lui accorde encore 45 jours pour revoir sa copie ; elle manque de clairvoyance.
Cette requête de la CEDEAO quant à la définition d’un plan de sortie de crise au Mali est sur la table du Conseil de Sécurité de l’ONU depuis la 67e Assemblée Générale tenue le mois passé.
Défendue par la CEDEAO, l’Union africaine, la France et autres, la dernière phase de la requête reposait sur son adoption (plan d’opération) par le Conseil de Sécurité de l’ONU en vue de gagner le soutien en logistiques des pays membres de l’ONU pour recouvrer l’intégrité territoriale du Mali.
Communiqué final, l’option militaire est validée, mais pas le plan d’opération formulé par la CEDEAO. Un plan dans lequel, le Conseil de Sécurité ne voyait aucune clairvoyance. La copie est renvoyée avec une date butoir (45 jours) afin de définir clairement les choses.
Carence ou sabotage de la CEDEAO ?
En tout cas, cette position du Conseil de Sécurité a suscité des remous au sein de la CEDEAO.
Des voix au sein de l’organisation sous régionale, qui au regard des réactions, considèrent la décision comme une insulte ou un sabotage. Surtout, vue l’effort inlassable fourni par la CEDEAO depuis le début de la crise avant d’arriver à cette importante étape.
Mais de nombreux observateurs étaient pessimistes quant aux moyens que dispose la CEDEAO pour combattre les islamistes rebelles. Des voix contradictoires à un certain moment entre les acteurs de l’organisation, l’incertitude d’avoir l’adhésion de certains pays pour l’intervention militaire et aujourd’hui sa stratégie basée sur la négociation à laquelle le médiateur dans la crise malienne s’agrippe. Avec qui négocier ? Comme l’a si bien dit le président de la République Française, François Hollande et celui de Sénégal, Maki Sall.
Mais le médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré en sait déjà. Au moment où le monde entier a le regard tourné vers le Mali et prônant une intervention militaire, Blaise a engagé en solitaire le dialogue avec le Mouvement National pour la Libération de l’AZAWAD, qui en perte de vitesse, renonce à l’indépendance au profit de l’autodétermination. Dimanche soir sur RFI, M. Compaoré insistait toujours sur sa position et prétendait tendre la main à An Sadine. Tout ça pour des raisons que lui seul connaît.