Depuis quelques jours, des documents émanant de certains travailleurs de la Direction générale de l’administration des biens de l’Etat (et dont nous détenons une copie) ne manquent pas de susciter de la curiosité.
En effet, ces documents soutiennent que de vives inquiétudes sont suscitées par la gestion et le management du Directeur général de la structure. Et beaucoup d’initiatives seraient en cours au niveau du département afin d’améliorer la situation de la Direction générale de l’Administration des biens de l’Etat (DGABE). Après sa visite du mardi 9 octobre, le ministre délégué chargé du Budget, Marimpa Samoura, ne doit plus se satisfaire des coups médiatiques mais de rapports d’experts extérieurs pour laver de tout soupçon les responsables de la DGABE qui intriguent plus qu’ils ne convainquent. Formé dans des circonstances qui continuent de nourrir toutes sortes de débats, le gouvernement de transition sait qu’il doit absolument rentrer dans le cœur des maliens. Mais au-delà, c’est à toute la Nation que l’équipe de Cheick Modibo Diarra doit prouver qu’elle est en mesure de lutter contre l’approximation en termes de gestion du bien public. Nombreux sont ceux qui commencent à espérer suite à la formation du gouvernement d’union nationale et qui pensent que la lutte contre la corruption ne sera plus un vain mot au Mali. Mais jusqu’à quand ? En tout cas, il n’est besoin d’aller loin pour commencer le travail. Si des entreprises dirigées par des cadres nommés en Conseil de ministres font aujourd’hui l’objet de toutes les curiosités, l’heure n’est pas aux attaques fantaisistes ou opportunistes. Pour le Chef du gouvernement, il est maintenant question d’user de ses prérogatives légales pour mettre chaque chose à sa place et chacun face à ses responsabilités.
Le cas qui est très pris au sérieux et qui fait aujourd’hui l’unanimité, c’est la manière dont la DGABE est gérée. Victime d’une gestion qui jure avec l’orthodoxie financière, cette structure étatique semble au bord du précipice. La gabegie y suivant toujours son cours, la gestion de son administration continue de faire couler de l’encre et de la sa live. Mais en dépit des plaintes qui fusent de tous côtés, le DG paraît toujours jouir de certains privilèges. Mais quelques mois après l’arrivée du gouvernement de transition, il est facile de se rendre compte que beaucoup reste encore à faire pour donner pleine satisfaction aux populations, à l’Etat et enfin aux bonnes règles en matière de gestion que la structure doit subir un contrôle indépendant. Les rumeurs devenant alarmantes, c’est l’occasion quez doit saisir le ministre Marimpa Samoura pour démontrer qu’il est engagé dans une lutte « incolore » contre la corruption afin de sortir par la grande porte à la fin de la transition. Toujours à propos de la gestion de la DGABE, les documents indiquent que la structure a engagé des dépenses qui n’auraient pas dû être. Et d’expliquer que pour les responsables de la structure, il est normal que toutes ces dépenses soient engagées pour la bonne relance des activités de la boîte. Qui croire et ne pas croire? Aussi, c’est pour remettre les choses en marche que le gouvernement de transition doit faire vérifier certaines informations qui ne manquent pas de gravité. Selon ces dossiers, il s’agit (entre autres) de signature de contrats sans études préalables et de commandes dont le rapport qualité-coût demeure une source de préoccupation légitime pour certains travailleurs. Toutes choses qui, selon nos sources, recommandent qu’une mission indépendante de vérification aille nécessairement voir comment le DG et ses proches collaborateurs managent ce service public dont l’importance dans la vie de l’Etat n’est plus à démontrer. Il est donc urgent que cette vérification se fasse dans les tout prochains jours. Mais bien des sceptiques se poseront la question : que risque encore cette structure de l’Etat? Seuls les rapports d’une mission externe de vérification mettront un terme définitif à toutes ces rumeurs qui font craindre le pire.
Au nombre des irrégularités constatées par les documents, on note la non tenue du sommier de consistance du patrimoine bâti de l’Etat ; le non suivi des bâtiments baillés par l’Etat et de la vente des matériels reformés ; l’occupation non autorisée de bâtiments ; des occupations partielles et la non occupation de bâtiments ayant occasionné une incidence financière de 13 millions de francs CFA ; l’absence de copies des contrats enregistrés et le non respect des loyers plafonds ; l’inexistence de comptes contribuables pour certains bailleurs et la non retenue à la source de l’Impôt sur le revenu foncier (IRF) évalué à 475 millions de FCFA. Depuis des années, la DGABE est devenue une Société anonyme à responsabilité limitée (SARL). Certes, la structure a aujourd’hui besoin d’un management de qualité. Cependant, il faut se méfier des »apprentis sorciers » et des « faiseurs de miracles », surtout dans un domaine où seule l’application des règles strictes de gestion financière pourront nourrir les espoirs. Le gouvernement de transition doit finir avec les fiches que certains proches amis politiques ou conseillers lui remettent en guise d’aval pour la gestion de tel ou tel Directeur général. Encore faut-il que le gouvernement fasse également attention avec les « offensives de charme » par voie de presse.