Décidément, la résolution de la crise qui secoue le Mali semble se dessiner, mais avec des horizons émaillés de volonté et de contraintes parfois compliquées. Ainsi, la France a maintes fois signifié son engagement à apporter son secours au Mali.
Certes, c’est un signal fort pour un dénouement heureux de la situation actuelle du pays, mais aussi une manière de mettre les organisations sous-régionales devant une évidence pourtant négligée, voire ignorée par les Chefs d’Etat africains : tout Etat souverain doit être à même d’assurer sa propre sécurité avant de solliciter le soutien d’un autre Etat voisin ou international. Cependant, cette tâche n’étant pas inscrite parmi les prérogatives de nos différents Etats, le Mali vit aujourd’hui les conséquences directes de deux décennies de mauvaise gouvernance politique et le Nord de son territoire est le théâtre de toutes sortes d’opérations qui se présentent du coup comme une menace potentielle pour son espace communautaire qui multiplie les colloques et autres réunions dans le seul souci d’éviter au Mali de tomber dans un gouffre. Mais comment s’y prendre pour ne pas revivre, dans un futur proche, les séquelles de cette crise après sa résolution ? Une interrogation qui, parmi tant d’autres, titillent l’esprit des Maliens et même de certains panafricanistes.
Alors, la France, dont le soutien paraît de plus en plus inédit, aperçoit cette intervention au Mali comme un cadeau tombé du ciel et dont les Maliens doivent se réjouir. Par contre, pour certains, la France, dont des ressortissants sont détenus en otage dans le Sahel, ne saura pas défendre l’intégrité du territoire malien au risque de mettre la vie de ces ressortissants en danger de mort. La France de François Hollande se veut-elle donc la « vache laitière » de son ancienne colonie ? Cela mérite bien des questions, malgré l’acharnement de la France de se tenir « au chevet » du Mali. En fait, si les régimes diffèrent en France, l’intérêt français reste le même : la sécurité de ses ressortissants à l’étranger est primordiale. Par ailleurs, la situation de la France semble se compliquer davantage parce que désormais, le sort du Mali est lié à celui des ressortissants français pris en otage dans le Nord. Dans tout les cas de figure, le Mali doit recouvrer son integrité territoriale à travers une lutte contre le terrorisme sur son territoire. L’action se trouve donc dans le camp des autorités maliennes qui doivent avoir une bonne perception de la crise avant de définir les axes de sa résolution.