Vingt ans après la création de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), le constat est alarmant. En effet, il n’y a plus d’école au Mali depuis 20 ans, l’unanimité est faite sur le rôle de l’AEEM dans les dysfonctionnements de l’école malienne. Alors, en ces temps de renouveau et de volonté de repartir sur de nouvelles bases, n’est-il pas d’envisager la dissolution de l’organisation désormais plus lucrative que corporatiste.
En tout cas désormais rien que l’idée d’une dissolution de l’AEEM n’est lus choquant pour l’opinion publique malienne. En effet, l’Etat a tous les arguments adéquats pour dissoudre l’AEEM. Les derniers événements concernant cette association ont achevé de convaincre de l’urgence d’une intervention des pouvoirs publics. A l’image des autres segments de notre société, l’AEEM a été gangrenée par des maux qui n’ont rien de scolaire. Ainsi, la plupart des Secrétaires généraux qui se sont succédés étaient de véritables hommes d’affaires dotés de capacités politiques au service de leur propre individu. C’est pourquoi la plupart d’entre eux étaient dans des logiques de positionnements, l’AEEM étant leur rampe de lancement pour des cieux meilleurs. Ainsi, ils sont nombreux à avoir profité de l’association pour se faire une vie plus meilleure et se projeter pour leur avenir. Les pouvoirs publics depuis 20 ans ont courtisé les leaders qui sur le banc jouissent de sollicitation souvent d’hommes puissants. L’actuel secrétaire général M. Amadou Traoré par son ralliement au camp anti-putsch a entraîné l’association dans un gouffre politique avec des rumeurs et autres règlements de compte.
Le milieu scolaire et estudiantin est désormais infesté par les rancoeurs, les frustrations et la démagogie. En prenant publiquement position le secrétaire général a empêtré l’association dans un imbroglio qui risque d’empirer la situation.
De l’autre côté le camp qui combat le secrétaire général n’est pas forcement l’alternative. En voulant profiler de l’avènement du CNRDRE pour récupérer M. Fadjala est dans une logique de profit pour quelle fin ? C’est donc la politisation à outrance de l’école qui continue, quelques soit l’issue du combat fratricide. Des informations assez précises indiquent que les ramifications sont tellement profondes que la confrontation est inévitable. Ainsi, il nous est revenu de noter que les deux camps ont des représentants à tous les niveaux de la pyramide scolaire.
Alors ce qui s’impose pour l’Etat est de dissoudre l’AEEM et d’assumer pleinement le choix de cette responsabilité pour permettre à l’école malienne de rebondir.
Incontestablement en 20 ans d’existence l’AEEM n’a créé que des problèmes dont les conséquences resteront des décennies sur la Nation malienne. Pour de nombreux observateurs et analystes la déliquescence de l’école malienne est pour beaucoup dans la dérive de notre société, alors il est temps d’agir pour donner de l’espoir au peuple qui en a besoin en ces temps-ci.