Le Nord du Mali est une vaste région à cheval sur quatre Etats (le Burkina, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger). La pauvreté de cette région diffère de toute sorte de pauvreté. En effet, la pauvreté du touareg n’est ni économique, ni financière. Et de nos jours, il y a un marché que l’on peut comparer à une duperie de haute voltige entre les différents mouvements armés : Ançardine, AQMI et MNLA.
Il s’agit d’une pauvreté de mode de vie. De ce fait, cette pauvreté devient culturelle, morale, et psychologique.
Eradiquer ce genre de pauvreté, suppose une triple action sur ces trois phénomènes (le mode de vie, le moral et la psychologie).
N’est-ce-pas cette pauvreté qui a basculé certains éléments de la communauté touarègue dans le marché de dupe que constitue le trio AQMI-ANÇAR DINE-MNLA ?
S’il existe une situation difficile à cerner c’est bien celle qui se joue entre les trois mouvements qui font la une au nord mali.
AQMI, ANÇAR DINE, MNLA ; voila trois cigles dont leur seule évocation hérisse plus d’un poil aujourd’hui, au Mali en tout cas.
AQMI au nord à partir de 2007
Sous forme de secte religieuse, AQMI sous le vocable d’ADOGHA a fait son entrée dans le nord du pays 2007 en mettant en avant la lutte des faibles contre l’hégémonie occidentale, une approche qui a permis à cette secte de s’installer et avoir plusieurs adeptes dont les ténors des deux autres mouvements dans un septentrion enclin à l’islam.
AQMI, création de Mokhtar Ben Mokhtar alias BALAGHWAR, le borgne, un ancien du Groupement Islamique Algérien (GIA) qui a fait dissidence pour créer le Groupement pour le Salut la Prédication et le Combat (GSPC), LAGHWAR, comme l’affectionnent les intimes a su se faire accepter.
Le MNLA, un épouvantail agité
Le MNA au départ n’était qu’un épouvantail agité par des jeunes cadres et étudiants qui ont vite compris l’importance de la communication et ayant accès à internet pour inciter les autorités maliennes à prendre en charge les préoccupations des régions du nord.
Comme la réaction des autorités se fait attendre, les combattants revenus de Libye se sont emparé du MNA pour lui donner une existence militaire le rebaptiser en MNLA le 06 avril 2012 tout en laissant les jeunes jouer le rôle d’aile politique.
Les ténors de l’alliance du 23 mai 2006 qui ont vu dans rapprochement MNA et combattants revenus de Libye une façon de leur barrer la route voir même de les faire disparaître se sont concerté pour créer Ançar-Dine en janvier 2012 tout juste avant le déclanchement des hostilités.
Ces trois mouvements pour des raisons de circonstances ont coalisé pour mettre le Mali à genou, chose qu’ils ont reçu de fait, mais qu’en est-il dans la réalité ?
Depuis un certain temps nous constatons des fissures et des divergences de vue et d’approche dans les actes à poser par ces groupes qui se sont montré très soudés dans leur détermination à arriver à leur fin à savoir l’annexion des trois régions du nord.
Malin sera celui qui pourra résoudre l’équation à trois inconnus qu’est devenu le nord mali avec :
AQMI un mouvement terroriste qui a le monde entier à ses trousses ;
MNLA un mouvement indépendantiste qui a vu sa proclamation d’indépendance rejeter par tout le monde mais qui n’en démord pas ;
Ançar-Dine qui ne veut pas d’indépendance encore moins le terrorisme et qui pourtant veut imposer la charia pour laquelle il faut chercher un qualificatif par ce que couper les mains, pieds et tête dans un pays qui connaît l’islam depuis le VIIème siècle et qui est resté laïc, la pratique n’est pas facile à faire passer.
Qui aura le dernier mot entre ces trois groupes dont la signature se confond et peut être appelée « violence » ?