La joie à Alger n’aura été que de courte durée car l’espoir de voir le retour de la paix a été vite déçu. Après le paraphe du préaccord par le Mali, la Coordination des Mouvements des Forces Patriotiques pour la Resistance, la France et les autres partenaires du Mali, notamment l’ONU en première ligne, l’on pouvait espérer sur le retour de la paix au Mali et le Sahel.
Mais contre toute attente la Coordination des Mouvements de l’Azawad a refusé de parapher le document. Après ce refus des témoins ont affirmé avoir vu un cargo atterrir nuitamment dans la capitale des Ifoghas.
Une sagesse enseigne qu’il n’y’a jamais de fumée sans feu. Cet adage reflète le refus de la CMA de parapher l’accord d’Alger. Malgré les insistances de la communauté internationale sur le bon contenu de l’accord qui répond à toutes les exigences de la CMA, le MNLA et ses complices djihadistes du HCUA et du MAA (branche séparatiste), ceux-ci refusent d’apposer leur signature et menacent même de reprendre les armes contre le pouvoir de Bamako.
Ces néo esclavagistes féodaux, « Ifogas », veulent compenser leur infériorité numérique par la perpétuation du servage. Même la forte délégation dépêchée par les chancelleries occidentales, l’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU, n’a pas réussi à infléchir leur position. Leur refus est maquillé par une fine couche de vernie d’une opinion fabriquée par des idéologues français tapis dans l’ombre. En fait, depuis l’entrée de la force serval à Kidal, la France serait empêtrée dans la recherche minière dans la zone.
Selon de sources bien informées, avant l’installation de leur base à Gao, les échantillons des minerais prélevés passaient par l’aéroport de Bamako. Mais depuis, ils passent par Gao pour être acheminés dans les labos hexagonaux.
Lors du voyage de l’ex Premier ministre, Moussa Mara, à Dakar, nos compatriotes travaillant au port de Dakar ont attiré son attention sur l’introduction dans notre pays des engins lourds de manutentions suspectes frappés du sceau de l’ONU. En réponse, celui-ci dira que ces engins sont utilisés par les soldats de la paix dans la construction des routes. Sauf que ces engins peuvent être utilisés également dans les recherches minières.
La France s’abrite t – elle derrière les Nations Unies pour effectuer des recherches minières au Mali sans l’accord des autorités ? Rien n’est moins sûr. Mais, des forts soupçons pèsent sur les soldats de la paix français. C’est pour cette raison qu’ils auraient combattu aux côtés des touarègues du MNLA pour bouter l’armée malienne hors de Kidal, lors de la bataille du 21 mai, jurent certains militaires, qui ont pris part aux combats.
Pour preuve, l’artillerie malienne, positionnée à une quinzaine de kilomètres du théâtre des opérations, devait appuyer les troupes. Mais, cette aide précieuse n’est jamais venue. Parce qu’entre temps, par un effet de la magie touarègue, la communication a été coupée entre les différentes positions. La question est de savoir : l’armée des rebelles disposait-elle de technologie de brouillage de communications ? Si oui, qui les en ont dotés ?
Pour mémoire, ce sont des gros cylindrés que l’ex guide, Muhammad Kadhafi amenait souvent au Mali, lors de ces visites. Ces véhicules lourds coûtent extrêmement chers. En ont-ils les moyens ? Pas si sûr. C’est dire qu’il y avait une petite main de Dieu derrière.
Mais, une main décisive. Selon des témoignages recueillis auprès de certains combattants, au lieu d’intervenir, l’artillerie malienne a été contrainte à se retirer lors qu’elle a été surprise par nos hommes en retraite sur Gao.
Rappelons qu’il y a environ une quinzaine d’années, le Mali a bénéficié de la Banque européenne d’investissement (BEI) le financement d’une recherche aurifère à Kidal. Les résultats obtenus suscitaient l’optimisme. Vers la fin du 2ème mandat d’Alpha Oumar Konaré, l’idée de son exploitation avait commencé à germer. Mais, le projet a été abandonné sous la gouvernance d’ATT, qui a été très tôt pris à la gorge par les mouvements du 23 mai 2006. Depuis, la région n’a retrouvé la paix. Et la France est au parfum de toutes ces informations minières. Il y a donc lieu de demander à la France sa réelle prétention.
La question qui taraude les esprits est de savoir, si le MNLA et ses complices ne veulent pas gagner du temps pour tenter de laver l’affront qu’il a subi à Tanbankort face aux redoutables combattants du GATIA ?
La question mérite d’être posée car il y’a quelques jours plus de 150 véhicules bourrés d’armes et de combattants en provenance de Libye et en partance pour le Mali auraient été interceptés par les forces nigériennes. Pire, un autre cas similaire fait couler d’encre et de salive.
Il s’agit de l’atterrissage nocturne d’un cargo à Kidal, le weekend dernier. Selon nos sources, personne ne peut jurer du contenu de ce cargo. Est-ce un nouveau « Air cocaïne » ou un « Air force touarègue » ? Ce qui est sûr, les mouvements veulent revenir au corps à corps avec l’armée malienne, qu’ils croient vulnérable à souhait. Ils doivent donc être pris très au sérieux par la force onusienne et Barkhane qui sont présentes à Kidal. Si elles ne sont pas complices quelque part. L’inquiétude c’est surtout du côté gouvernemental où l’armée est entrain d’être mise à niveau par les européens.
Or, parmi ces européens la CMA à des sympathisants. Beaucoup se sont posé la question après le revers militaire de Kidal, si ce ne sont pas les formateurs européens sur ordre de leurs pays qui ont filé à la CMA les plans de formation des soldats maliens ? Ce qui est sûr et certain ce qu’en refusant de parapher l’accord d’Alger les combattants qui tiennent Kidal sont assis sur quelque chose de solide.
Badou S. Koba
Source: Tjikan