Depuis que le président français a mis les pieds dans les plats en soutenant ouvertement une intervention militaire au Nord-Mali, les islamistes qui écument le Sahel sont sur le point d’épuiser leur répertoire de menaces et de chantages. C’est ainsi qu’ils ne s’embarrassent pas de procédure pour menacer de zigouiller les six otages français en leur possession depuis novembre 2011 si jamais Paris apporte un quelconque soutien militaire aux forces africaines qui se préparent pour l’assaut du septentrion malien.
C’est clair, l’équation peut se corser pour François Hollande si les « barbus » et « fous de Dieu » mettent leurs menaces à exécution. Sûrs qu’ils sont que la force que constitue la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ne pourra pas les faire plier sans un appui logistique conséquent de la France, les islamistes armés ont désormais de quoi faire chanter l’Elysée. Aussi longtemps qu’autorités et opinion françaises auront peur de voir mourir leurs ressortissants en captivité, les islamistes auront beau jeu de narguer le monde entier. Ils peuvent se permettre de ratisser jusqu’au Niger voisin et pourquoi pas dans d’autres pays pour capturer des otages blancs et noirs.
Il faut les mettre hors d’état d’étendre leur nuisance. Mais la France se trouve aujourd’hui entre le marteau d’une intervention militaire urgente et l’enclume de ses ressortissants otages. Or, plus le temps passe, et plus l’équation du retour à l’intégrité territoriale du Mali sera de plus en plus difficile à résoudre. Et puisque le pouvoir de Bamako et ses alliés de la Cedeao n’ont pas les moyens d’attaquer tout seul, on attend Godot.