La France a initié deux résolutions au conseil de sécurité de l’ONU. Si la première vise à autoriser l’envoi d’une force internationale au Mali pour Chasser les groupes terroristes hors de notre pays, la seconde, elle, n’a d’autre but que d’octroyer l’autodétermination au MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad).
C’est pourquoi, cette résolution porte sur le règlement politique de la crise entre les autorités maliennes et les groupes armés. Notamment, le MNLA et le groupe islamiste Ançar Dine. L’un revendique l’autodétermination du nord du Mali et l’autre, l’application de la Charia.
Et la remise, mardi dernier, de la plateforme politique du MNLA, par Djibril Bassolé, au président de la République par intérim n’est pas un fait du hasard. Elle vise, non seulement, à donner corps à cette revendication ; mais aussi, à servir de base de négociation entre le MNLA et les autorités maliennes.
Pour l’écrasante majorité des Maliens, pas question de négocier. Ni avec le MNLA, ni avec Ançar Dine.
Le premier s’est allié à Aqmi, au MUJAO et à la secte islamiste Boko Haram pour conquérir les régions du nord. C’est lui qui a perpétré les « massacres d’Aguelhoc ». Plus de 200 soldats maliens désarmés ont été soit égorgés, soit achevés d’une balle dans la tête. Le dossier est pendant devant la Cour Pénale Internationale (CPI).
Aussi, c’est par les enlèvements d’otages occidentaux, revendus à Aqmi ou au MUJAO, les attaques meurtrières contre les ONG, les convois de civils et militaires que le MNLA s’est fait connaître.
Le second, lui, s’est surtout illustré, au nord du Mali, par l’horreur : amputation de mains et de pieds, lapidations à mort etc…
Sa revendication est claire : l’application stricte de la Charia ou rien.
Comment peut –on demander au peuple meurtri du nord du Mali de négocier avec ces « groupes criminels » ? Ou, à tout le moins, d’accorder l’autodétermination aux régions du nord, sous le contrôle du MNLA ?
La communauté touareg, au nom de laquelle il parle, ne représente que 11,6 % des populations du nord, composées à majorité de songhoï, de maures, d’arabes, de bambara, de bozos, de peulhs, de somono etc… Mieux, à l’échelle de la population malienne, estimée à 15 millions d’âmes, la communauté touareg ne représente que 0,98 %.
Autant dire que les pressions française, américaine, ou algérienne pour un règlement négocié de la crise sont vouées à l’échec.
Après l’anéantissement du MNLA, par ses ex –alliés islamistes, il ne reste désormais qu’une seule solution : la guerre contre tous les groupes terroristes, y compris le MNLA et Ançar Dine. Car, ils ne valent pas mieux que le MUJAO et Aqmi, dont on leur demande de se démarquer.