Réunis en résidence d’écriture à Ségou pour un mois, les acteurs culturels veulent impulser une nouvelle dynamique au secteur du théâtre malien en offrant l’opportunité aux jeunes créateurs de faire une carrière sûre et durable.
Depuis le 7 mai dernier, une douzaine de jeunes créateurs sont en résidence d’écriture au CERFITEX de Ségou. Organisée par l’Association culturelle « Acte 7 », cette session de formation, qui se poursuit jusqu’au 6 juin prochain, s’inscrit dans le cadre du projet « Les chantiers dramaturgiques ». L’objectif, expliquent les initiateurs, est d’amener les jeunes à se familiariser avec les techniques de l’écriture dramaturgique, doter les participants de rudiments et d’outils pour écrire pour le théâtre. L’atelier de Ségou devra aussi stimuler l’inspiration des jeunes en matière d’écriture de textes de théâtre, amener les acteurs culturels à s’approprier les étapes de l’écriture théâtrale et alimenter l’édition de textes qui servent de matière pour les productions théâtrales locales, etc.
L’essentiel du programme de cette formation, explique le formateur Kouam Tawa, permettra d’amener chaque participant à écrire la scène d’exposition d’une pièce de théâtre. Mais avant, les jeunes créateurs seront amenés à définir l’écriture et l’écriture théâtrale, etc. Aussi, la session de Ségou offre l’opportunité aux participants de pouvoir mettre en exergue la spécificité de l’écriture théâtrale et le fonctionnement d’une pièce de théâtre. En plus de cet atelier d’écriture théâtrale, l’Association culturelle « Acte 7 », prévoit d’organiser dans les jours à venir un atelier de scénographie et un autre destiné au costume.
Son président, Adama Traoré, a profité de cette tribune pour rappeler que depuis 1988, avec le décès de Massa Mankan Diabaté, on ne pouvait plus citer les auteurs de théâtre malien, au delà d’Alkaly Kaba et Seydou Badian Kouyaté, avec son roman « la mort de Chaka ». « Bien sûr, il y a eu des femmes et des hommes qui ont écris des textes pour les semaines et les biennales artistiques et culturelles, mais, ils n’ont pas été édités », a déclaré a déclaré le président de « Acte 7 ». L’homme de culture qui est convaincu qu’une pièce de théâtre est écrite pour être jouée, regrette le fait qu’on n’ait plus de compagnies dignes de ce nom. Avec la diminution des fonds de soutien à la promotion de la culture, comme beurre au soleil, Adama Traoré est convaincu que le renouveau de l’esthétique théâtrale passe par l’écriture. « On ne peut plus se permettre d’écrire des pièces avec un nombre pléthorique d’acteurs. Les compagnies, ne pourront pas les faire tourner », a-t-il conseillé. Tout compte fait, pour que le public africain accepte de revenir au théâtre, recommande Adama Traoré, les pièces doivent prendre en compte les préoccupations des populations.
A la fin de l’atelier, il est prévu de monter deux textes pour le prochain festival « Théâtre des Réalités ».
Pour les participants, la présente session revêt une opportunité dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs du théâtre. Car en plus du formateur camerounais Kouam Tawa, les participants à l’atelier vont bénéficier de la riche expérience d’homme de culture et de théâtre comme le comédien et écrivain, Boubacar Belco Diallo, le célèbre metteur en scène Ousmane Sow, le pharmacien Dr Mamadou Fantat Simaga et Chab Touré.