Dans sa volonté de porter la réplique au discours indépendantiste du MNLA et de ses lobbies, un Collectif composé de professeurs, chercheurs et personnes ressources, a animé une conférence de presse la 10 mai 2012, à la Maison de la presse.
Face à l’occupation des régions au nord du Mali, toutes les filles et fils du Mali ont la lourde obligation de s’impliquer dans toutes les initiatives qui sont de nature à redonner au Mali son intégrité territoriale. Révoltés par le discours indépendantiste du MNLA et de ses lobbies, des professeurs, chercheurs et personnes ressources, regroupés dans un Collectif, ont décidé de monter au créneau. Première action, le collectif a organisé une conférence de presse le 10 mai 2012, à la Maison de la presse. Pour cette conférence de presse, le Collectif a fait le rappel des troupes. Dans une modération assurée par Ismaïlia Samba Traoré du Mouvement « Malivaleurs », la conférence de presse a enregistré les interventions de : Professeur Bakary Kamian, Salem Oul Elhadj, Filifing Sacko, Chirfi Moulaye Haïdara, Zéidan Ag Sidalamine, Bintou Sanankoua, Mahamoud Zouber, Moussa Ag Intazoumé. Avec des données historiques à l’appui, Bakary Kamian s’est étendu sur le peuplement de l’Azawad qui serait une zone confinée entre Tombouctou et Arouane. « Les noirs ont été les premiers à occuper la zone de l’Azawad, bien avant l’arrivée des Touaregs qui a été suivie par celle des arabes », a-t-il déclaré. Tout compte fait, Bakary Kamian a estimé que notre pays se trouve dans une situation qui était impensable pour ceux qui ont crée cet Etat. Pire, Bakary Kamian a déclaré que la République du Mali risque de disparaitre à cause de notre incapacité. « Le Mali ne mérite pas le sort qu’il subi actuellement », a-t-il déclaré. Pour sa part, Cherifi Moulaye Haîdara, après avoir rappelé que l’Azawad n’est rien d’autre qu’une terre de transhumance qui serait plus proche étymologiquement de pâturage, a estimé que la délimitation varie selon les points de vue. Selon lui, si les mouvements de la rébellion touareg étendent ses frontières pour occuper les trois régions au nord du Mali, force est de reconnaître que l’Azawad est une portion de terre située dans le désert le plus grand et le plus aride du monde, entre Tombouctou et Arouane. Sans détour, Zéidan Ag Sidalamine, l’un des leaders de la rébellion de 1990, a déclaré : « Je ne me reconnais pas dans une proclamation unilatérale de l’indépendance de l’Azawad ». Il a ajouté qu’il n’était pas d’accord avec l’option du MNLA parce qu’elle apporte plus de problèmes que de solutions. Il a rappelé le dispositif de l’article 4 du pacte national : « Les dispositions du présent Pacte sont applicables dans le Nord du Mali appelé 6ème, 7ème et 8ème Régions par le Gouvernement et Azawad par les Mouvements et Fronts Unifiés de l`Azawad. Le Gouvernement de la République du Mali n`est pas opposé à l`appellation "Azawad" pour ces Régions. Cependant, il reste respectueux du droit des populations de décider librement de l`appellation de leur terroir local, régional et inter-régional et, en attendant que ces populations puissent exercer ce droit par le biais de leurs instances élues locales, régionales et inter-régionales et ce dès leur première session, les deux Parties, devant la nécessité de faire prévaloir la restauration de la paix dans cette partie du territoire national, ont décidé de la désigner à travers ce Pacte par Nord du Mali ». Il a déclaré qu’il se reconnaissait dans le pacte national qui préserve l’intégrité du territoire national. Mieux, il dira qu’ils ont renoncé au statut de l’autonomie des régions nord pour se mettre dans la logique d’une décentralisation étendue à tout le Mali. Pour sa part, Salem Oul Elhadj, a rappelé aux Maliens qu’ils ne doivent se méprendre sur le semblant de mésententes qui règnent entre le MNLA et le Mouvement Anesar eddine. Selon lui, loin de s’opposer, ils sont dans une parfaite complicité qui fonctionne avec harmonie. Il a rappelé le nombre des touaregs et arabes qui ont intégré les forces armées et de sécurité, la douane et l’administration générale. Selon lui, au moins 3600 personnes de ces deux communautés ont été intégrés, alors qu’elles ne représentent pas 1% de la population nationale et pas plus de 10% de la population des régions au nord du Mali. Pour conclure, le Professeur Bakary Kamian a invité tous les Maliens à l’union sacrée. Selon lui, ce n’est pas par les discours qu’on arrivera à libérer le nord de notre pays. « C’est avec une armée consciente de ses responsabilités devant l’histoire que nous allons libérer le nord », a-t-il déclaré. Avant d’inviter l’administration et les acteurs politiques du Mali à faire leur mea culpa.
Assane Koné