NIAMEY - Le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue nigérian Goodluck Jonathan, qui effectuait une visite à Niamey, ont décidé jeudi de renforcer leur coopération contre le "terrorisme", alors que leurs pays sont confrontés à des groupes islamistes armés.
Les ministres de la Défense des deux pays ont signé un accord de défense et de sécurité, qui vise notamment un "échange de renseignements" pour combattre la criminalité transfrontalière et autorise chacun des deux voisins à demander l`assistance de l`autre s`il se sent "menacé par une agression ou par une déstabilisation armée", selon des éléments recueillis par l`AFP.
Les deux chefs d`Etat ont convenu aussi du "démarrage effectif des patrouilles frontalières mixtes entre les deux pays", annoncées antérieurement mais jamais réellement mises en oeuvre, indique le communiqué final.
"Nous sommes soumis aux mêmes menaces. (...) Donc nous nous préparons, nous nous organisons pour mutualiser" les moyens de renseignements et les forces de défense et de sécurité, a souligné M. Issoufou lors d`une conférence de presse, jugeant que l`accord signé marque "un grand pas en avant".
"Les criminels ne respectent pas les frontières nationales. Pour se protéger, les deux pays doivent travailler ensemble", a fait valoir M. Jonathan.
Les deux présidents "ont exprimé leur vive préoccupation par rapport au péril que fait peser sur leur espace le terrorisme international", citant Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Boko Haram. Ils ont condamné les prises d`otages d`"organisations terroristes" comme celle du 14 octobre au Niger et les violences commises par Boko Haram, selon le communiqué final.
Le Niger est confronté depuis plusieurs années aux actions d`Aqmi, qui commet des rapts, en particulier d`Occidentaux, dans la bande sahélo-saharienne.
Cinq Nigériens et un Tchadien travaillant pour des ONG humanitaires ont été enlevés par des inconnus armés le 14 octobre dans le sud-est du Niger, frontalier du Nigeria, et emmenés - selon des sources nigériennes - dans le nord-ouest du pays, voisin du Mali.
Le Nigeria est régulièrement secoué par des violences attribuées au groupe islamiste Boko Haram, qui a établi depuis quelques mois des contacts avec Aqmi.
MM. Issoufou et Jonathan ont également évoqué la crise au Mali, dont le nord est contrôlé par des groupes islamistes, dont Aqmi.
La crise malienne est "une question de sécurité intérieure pour chaque pays de la sous-région", a insisté le président du Niger.
Les deux dirigeants se sont accordés "sur la nécessité d`aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale" et ont salué la résolution du Conseil de sécurité de l`ONU adoptée le 12 octobre, "étape importante en vue de la constitution d`une force militaire internationale devant aider le Mali à reconquérir les régions occupées du nord du pays".
Le président nigérian doit se rendre vendredi à Bamako pour participer à une réunion internationale de haut niveau destinée à peaufiner une stratégie de reconquête militaire du nord du Mali.