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Mamadou Hawa Gassama Diaby à propos d’Oumar Mariko : « si Oumar est digne, il doit démissionner de l’Assemblée Nationale »
Publié le jeudi 18 octobre 2012  |  Le Prétoire




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Hier mercredi, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby nous a accordé une interview sur l’actualité nationale. Parmi les sujets évoqués, la libération du nord et la démission de l’Assemblée nationale promise par Oumar Mariko.

Prétoire: votre regroupement, le Fdr, vient de réussir une grande marche citoyenne à la limite d’une démonstration de force. Que peut-on en retenir?

L’idéal, à travers cette marche populaire des responsables du pays, c’était de montrer à la communauté internationale que les Maliens sont derrière leurs Président et Premier ministre et qu’ils sont d’accord pour le déploiement des troupes de la Cédéao. Il faut retenir que même si auparavant je n’étais pas d’accord avec Cheik Modibo Diarra, nous sommes en phase maintenant car la manière dont il a crié à l’Onu pour défendre l’intervention des forces internationales m’a prouvé qu’il est revenu sur terre. C’est pourquoi, je suis devenu son griot. Dieu merci, Amadou Haya Sanogo a confirmé que la requête formulée par le Président Dioncounda est le fruit d’un accord entre lui, Cheik Modibo et le Président. Vraiment, le Mali avait besoin de cette entente entre ces trois responsables.

A la suite des évènements du 22 mars, l’honorable Mariko s’est beaucoup agité pour la dissolution de l’Assemblée nationale. A défaut de cela, il avait promis de démissionner après le 9 août, mais jusqu’à présent, cette démission tarde à venir. Quel message avez-vous à lancer à Mariko?

Même si l’on n’est pas croyant, on doit être digne et honnête. Si Oumar Mariko est digne et noble, il doit respecter son engagement de démissionner. Mais pour le moment, tel n’est pas le cas. Malgré son éviction du poste de 10ème vice président de l’institution, Mariko bénéficie des privilèges d’un député. Il détient le véhicule de l’Assemblée et se balade avec la clé du bureau du nouveau 10ème vice-président. Mieux que ça, pas plus tard que le mercredi 11 octobre, il est venu toucher son enveloppe de primes, indemnités et autres, chez le questeur. Plus d’1 million de francs Cfa. Cela après avoir tenté de la toucher à travers un intermédiaire. Ce que je veux dire à Mariko, c’est que je ne suis pas son ennemi. Mais, qu’il rende les biens de l’Assemblée car ils ne sont ni à lui, ni à moi. Pour éviter l’humiliation, il doit rendre ces biens avant que les huissiers ne partent les chercher. C’est pour le bien du Mali que nous autres, n’avons pas décidé de démissionner. Une occasion pour remercier le capitaine Sanogo qui a fait preuve d’un brin de sagesse en revenant sur la suspension de la Constitution et les institutions de la République. Sinon, moi je peux démissionner. Je suis commerçant import-export et ancien expatrié. Ma famille peut vivre du loyer de mes maisons.

Depuis plusieurs mois, le nord est sous occupation. Un mot au gouvernement pour la reconquête du septentrion ?

Nous attendons des actes concrets. On a assez marché et bavardé. Le plus difficile c’était de trouver un accord avec la Cédéao et les Nations Unies. Aujourd’hui, cela est fait. Il ne reste qu’à définir un plan d’intervention détaillé. Nous faisons confiance en notre armée, mais elle n’est pas en possession des armes de «l’enfer» sophistiquées comme celles des islamistes. Alors, nous avons besoin de la communauté internationale. Il n’y a pas de honte à cela car nous avons aidé des pays frères comme le Libéria et la Sierra Leone lorsqu’ils étaient en difficulté. Nos hommes sont au Darfour et avant eux nos militaires ont été en Afrique centrale. Vraiment, à défaut de la maman, on se contente de la grand-mère.

Il paraît qu’il y a une autre marche qui se prépare pour protester contre la venue des forces de la Cédéao. Si cela se réalise, il faudra accuser le chef de l’Etat, le Premier ministre et le capitaine Sanogo car, on leur a donné un mandat. Et ce sont eux qui ont demandé cette intervention. Si quelqu’un veut empêcher cela, les autorités doivent le sanctionner. Il faut sortir des marches et aller à l’essentiel.

Mais faut-il négocier avec les islamistes ou les mater ?

On le dit souvent qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. S’il y a quelque chose à négocier, il faut négocier. Mais si la guerre est la seule issue, il faut la faire. Seulement, ce qui m’inquiète, c’est l’immixtion des religieux dans la politique. Si les religieux entrent dans la danse des politiques, le pays est foutu. Malheureusement, c’est ce qui se passe actuellement. Certains sont en contact permanent avec les occupants et il y en a même qui prétendent devenir président de la République. Celui en qui on fait confiance pour apporter la solution, s’il se trouve être lui-même source de problème, c’est dommage.

Oumar KONATE

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