CONAKRY - La Guinée est prête à livrer au Mali des armes
achetées par le régime du président malien Amadou Toumani Touré (ATT) avant qu`il ne soit renversé en mars, bloquées depuis fin juillet au port de Conakry, a affirmé à jeudi l`AFP le ministre guinéen délégué chargé de la Défense.
"Nous sommes maintenant prêts à livrer (au Mali) les conteneurs d`armements bloqués ici à Conakry, mais nous attendons toujours le feu vert de la Cédéao", la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest avec l`accord de laquelle ces armes ont été bloquées, a déclaré le ministre, Abdoul Kabélé Camara, dans un entretien avec l`AFP à Conakry.
"Il faut que ces armes, dont des chars, des tanks, et les munitions
arrivent à destination et tombent dans de bonnes mains pour que tout le monde soit en sécurité", a-t-il ajouté.
Il a évoqué une livraison prévue "dans un bref délai", sur décision de la Cédéao "en accord avec les gouvernements guinéen et malien", sans toutefois préciser un calendrier.
"Le gouvernement guinéen exige que toutes les mesures de sécurité soit
prises pour que le transport de ce matériel, qui sera convoyé par une mission mixte composée d`experts de la Guinée, de la Cédéao et du Mali, soit fait dans les règles de l`art" et "sans risque majeur pour les populations guinéennes et maliennes", a-t-il affirmé.
En septembre, M. Camara avait indiqué à l`AFP que ces armes avaient été achetées par le Mali du temps du régime d`ATT et étaient arrivées à Conakry le 27 juillet par bateau en provenance de la Bulgarie.
En raison du coup d`Etat militaire qui a renversé le président ATT le 22 mars et de la confusion créée par ce putsch ayant accéléré la chute du nord du Mali aux mains de divers groupes armés dominés par des islamistes armés, ces armes ont été bloquées en Guinée, en accord avec la Cédéao.
"Nous avons toujours une inquiétude parce que dans cet armement, il y a beaucoup de munitions qu`il faut convoyer jusqu`à destination au risque de mettre la sous-région en péril", a dit le ministre Camara jeudi.
Selon lui, des représentants de la Cédéao et du Mali "travaillent avec des experts guinéens depuis quelques jours sur cette affaire" à Conakry.
"Un inventaire contradictoire a déjà été fait et l`armement dans son
entièreté a été déposé en lieu sûr attendant son transfert", car "c`est un matériel délicat dont la manipulation doit faire l`objet de beaucoup d`attentions", a encore dit Abdoul Kabélé Camara.