Le fournisseur d’eau qui jouit d’une bonne image auprès des abonnés a promis de s’employer à être à hauteur d’estime
La Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP) poursuit ses opérations de communication. Après Sikasso, Ségou et Mopti, les Centres de l’intérieur (CI) ouest et de la zone Sahel du pays ont reçu la visite du conseiller à la communication, Abdoul Karim Koné, accompagné du chef du département en charge des centres de l’intérieur, Issiaka Oumar Sanogo. Le périple a conduit les deux responsables à Kayes, Nioro du Sahel et Kita où ils ont rencontré leurs collaborateurs de l’intérieur, les autorités administratives et locales, les chefs religieux et les médias locaux.
La tournée s’inscrit dans la logique de rapprocher la nouvelle entreprise de sa clientèle mais aussi et surtout lui expliquer l’opération « recouvrement » que la Somagep envisage de mener sous peu dans les différentes localités. Il faut rappeler qu’après six mois de service sans paiement de factures, la société s’est abstenue de toute interruption de fourniture d’eau potable dans les foyers. Pourquoi ? Pour la double raison que la Somagep n’a pas voulu en rajouter à la détresse des populations qui souffrent de la situation sociopolitique que traverse le pays et que tous les paramètres de recouvrement n’étaient pas encore mis en place, explique le chef du département communication, Abdoul Karim Koné.
« Tout début est difficile dans une entreprise comme la nôtre. Mais nous sommes confiants en l’avenir », souligne de son côté, Issiaka Oumar Sanogo, le chef du département chargé des centres de l’intérieur, assurant que toutes les dispositions seront prises pour faire face aux défis auxquels sont confrontés ces centres.
DES ENCOURAGEMENTS. L’objectif de la mission de la Somagep a été atteint. Car de Kayes à Kita, en passant par Nioro du Sahel, des messages d’encouragement et de félicitation ont été adressés aux deux responsables de l’entreprise tant par les populations que par les autorités administratives et les médias locaux.
Pour le président du conseil régional de Kayes, Bandiougou Diawara, la création de la Somagep a redynamisé le secteur de l’eu dans la ville de Kayes jadis confrontée à un problème récurrent.
La cité peut s’estimer heureuse en matière d’approvisionnement en eau potable. Des avancées ont été réalisées, mais le chemin reste encore long, constate-t-il. Sans pour autant les nommer explicitement, l’élu régional faisait allusion à des rumeurs relayées par une radio de la place sur d’éventuelles coupures d’eau qui, à un moment donné, avaient entretenu une psychose chez les Kayésiens.
Rumeurs infondées puisque Kayes n’a été victime d’aucune interruption de fourniture d’eau potable aux populations. « C’est vrai nous avons appris des choses ces derniers temps qui nous avaient mis à mal. Des informations avaient fait état de la cession du service eau à une société privée qui ne le mérite pas. Nous avions cru en cela. L’information s’est avérée fausse. Mais maintenant nous savons concrètement ce qu’est la Somagep », confie Amadou Diarra, un habitant de Kayes-Liberté. Côté facture, notre interlocuteur, comme la plupart d’ailleurs des clients, salue les efforts consentis par l’entreprise mais souhaite l’ouverture d’une seconde caisse sur chacune des rives du fleuve. Ce qui épargnera aux usagers de longues files d’attente devant la seule caisse située sur la rive droite du fleuve.
C’est aussi une requête du maire de la commune urbaine de Kayes, Abdoulaye Camara, et du représentant de l’URTEL, Aboubacar Kanouté, qui jugent que l’initiative de la réforme institutionnelle du secteur eau a largement contribué à alléger la charge des municipalités et des populations pour lesquelles l’accès à l’eau potable est un défi majeur. Ils ont promis, par des actions de sensibilisation, de soutenir la Somagep dans un processus de recouvrement qui pourrait ne pas aller sans problèmes. Même si d’aventure cela se produisait, la Somagep sera dans son droit de réagir, a estimé le gouverneur de Kayes, le général Mahamadou Maïga.
UNE BONNE IMAGE. « Quand on consomme, il faut payer. Je ne vois pas d’autre solution que de couper l’eau à tout mauvais payeur », tranche-t-il, en invitant néanmoins la Somagep à accroitre la communication au bénéfice des usagers et des autorités.
A Nioro du Sahel et à Kita, la Somagep bénéficie également du soutien des autorités administratives et locales et du public. Dans ces différentes localités, la société jouit d’une bonne image même si elle reste souvent confondue avec EDM. Les médias ont promis d’aider à installer le distinguo grâce à des émissions et autres débats sur les antennes. Les responsables religieux ont aussi promis de s’investir pour accompagner la société dans sa nouvelle mission. Une mission que beaucoup considèrent vitale. « L’eau est source de vie. Celui qui vous la donne, il vous a donné la vie. Rien ne peut se faire sans eau. Donc votre mission, elle est la nôtre. Nous la ferons ensemble », a promis le calife de Nioro, Thierno Amadou Hady Tall, en accompagnant les visiteurs de bénédictions pour la prospérité de l’entreprise.
Côté marketing, Abdoul Karim Koné n’est pas allé par quatre chemins face aux responsables des centres. « Vous représentez l’image de la société. Et c’est à vous d’aller vers la clientèle et non le contraire. Vous devez alors adopter une nouvelle stratégie de communication pour conquérir l’estime des usagers. Cela passe par votre comportement vis-à-vis de la clientèle, mais aussi et surtout de vos rapports avec les autorités et les populations elles-mêmes », a-t-il estimé avant de les exhorter à pratiquer une politique de proximité. Ce qui, assure-t-il, facilitera leur travail dans les différentes localités. Il s’est loué de l’accompagnement des autorités administratives et locales, et des usagers.
