L’affaire dite de la commune de Duguwolowila continue de faire des vagues. C’est pourquoi, afin d’éclairer la lanterne des gens sur cette situation, il était nécessaire de rencontrer un des acteurs clés de la situation. C’est après plusieurs tentatives que nous avons pu finalement rencontrer M. Moussa SANGARE, Administrateur Cicil Préfet du Cercle de Banamba au moment des faits pour difficilement obtenir d’amples informations sur les opérations électorales communales de DUGUWOLOWILA (TOUBA) et la crise de confiance qui en est résultée entre les populations elles–mêmes, d’une part et entre les populations et la représentation de l’Etat aux différents échelons de l’Administration, d’autre part.
Apparemment moins bavard et assez réservé, il s’est juste contenté de nous livrer ceci :
«Les dernières élections de la commune de Duguwolowila connue sous le nom de Touba resteront très longtemps gravées dans les mémoires de tous ceux qui, de près et de loin et de quelque bord que ce soit, compte tenu de nombreux soubresauts et mises en scènes créés de toute pièce et entretenus par des responsables de tous bords qui à défaut de ne pas pouvoir s’assumer en toute responsabilité au moment des faits, sont restés dans un mutisme total se contentant des rumeurs les plus tendancieuses allant dans le sens du désir de ceux–là qui y avaient des intérêts particuliers à défendre contre la «tête du préfet». C’est ainsi, je me suis retrouvé au cœur d’une mise en scène aussi légère que cela puisse paraitre dans la laquelle les conseillers Indépendants, avec leurs gros moyens, leurs divers appuis, avaient déjà réussi à fermer toutes les issues pour empêcher toute manifestation de la vérité au cours du contentieux ouvert à cet effet.
L’ imbroglio ainsi né sur fond de nombreuses interférences assorti de menace et de chantage, toute chose tendant à changer les résultats qui n’ont pourtant pas fait l’objet de contestations sérieuses à ma connaissance et malgré toutes ces pressions, je suis resté avec la conviction que les voies de recours prévues en la matière, confirmeraient lesdits résultats. Malheureusement, je n’avais et ne pouvais pas imaginer qu’il y avait sur ce chemin des hommes plus forts, plus riches se trouvant dans de bonnes grâces et prêts à tout ce qu’il faut entreprendre pour se maintenir dans leur confort.
A peine le bureau communal installé avec Maire et 3(trois) Adjoints élus lors de la première étape des opérations, une nouvelle instruction est tombée dans nos mains pendant que nous passions à la dernière phase des opérations portant sur la désignation des délégués devant siéger au conseil de Cercle.
Ladite instruction à travers un message Fax à caractère «URGENT» nous demandant de respecter un « EXTRAIT DE PLUMITIF DE JUGEMENT RENDU LE 28 Mai 2009 » établi la veille de la séance inaugurale (28 MAI 2009) portant une curieuse mention «délivré à titre de simple renseignement – NB NON EXECUTOIRE.» Avec cette nouvelle donne, notre équipe a suspendu les opérations et nous nous sommes rabattus sur Banamba en attendant la suite des évènements.
Dans cette attente, il nous a été notifié purement et simplement la «suspension du bureau communal de Touba au prétexte que «le Préfet se serait entêté de mettre en place le bureau communal malgré les instructions émanant de son Gouverneur».
En l’espace de deux (2) mois, le contentieux ouvert au niveau du tribunal a consisté, me semble-t-il, à la suppression de nombreux suffrages valablement exprimés par les paisibles populations de la localité ayant de surcroit accomplis en toute connaissance de cause leurs devoirs civiques en dépit de toutes les pressions exercées sur elles par «les hommes puissants de BAMAKO et de Koulikoro» et sur la base d’un rapport des services de la Sécurité d’Etat de l’époque en lieu et place des différents mémoires en défense et des différents rapports produits par l’autorité administrative en charge du pilotage des opérations électorales dans la circonscription de Banamba.
En tout état de cause, aujourd’hui, certains de ces «faiseurs de rois» en ont pris à leur dépens, d’autres également sont dans un collimateur et attendent d’être emportés par l’œil d’un cyclone qui est en train de faire chemin.
Le nouveau bureau mis en place a du mal à se faire valoir dans cette commune jusqu’ici, n’ayant obtenu aucune légitimité dans la mesure où il aurait été installé par la force avec toutes sortes d’humiliation, de contraintes, qui ont fini par créer une grande déchirure sociale dans cette contrée dont elle ne sait plus comment en sortir.» Alors, réhabiliter M. Sangaré ne serait-pas lui rendre justice ? Certainement que oui car il subit aujourd’hui les préjudices de sa bonne foi.