A l’analyse des différentes rebellions auxquelles le Mali a été confronté ces dernières années, l’on comprend aisément que l’Algérie les a toujours soit suscitées ou entretenues. C’est aujourd’hui le sentiment du commun des compatriotes de Modibo Keita, de Mamadou Konaté et de Fily Dabo Sissoko, les vrais « pères » de l’amitié et de la fraternité d’avec l’Algérie des Ben Bella, Houari Boumediene et autre Chadli Benjedid. On est en droit de se demander comment vivent-ils outre-tombe l’état actuel des relations entre les deux (2) pays !
Depuis les fameux événements du 23 mai 2006 qui ont abouti à la création de « l’Alliance du 23 mai pour le changement » principal interlocuteur de l’Etat malien dans les négociations de ce qui fut appelé « les Accords d’Alger ». Jamais image n’avait tant choqué la conscience malienne que celle du Général Kafougouna Koné, à l’époque ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales (MATCL) serrant la main au porte-parole des rebelles de l’Alliance du 23 mai, le sieur Hamada Ag Bibi, un récidiviste notoire. La photo a fait la Une de la presse nationale à l’époque et le peuple était sidéré de voir « un général d’armée », qui s’était fait une réputation « d’homme de poigne » au sein de l’armée malienne, baisser si honteusement la tête devant « un simple délinquant ». Aujourd’hui, on comprend mieux « la gêne » et « la honte » qui devaient ronger le super ministre d’ATT en apposant sa signature au bas d’un document qui consacrait de fait la partition du pays. Les Accords d’Alger n’étaient rien d’autre qu’un acte légal « dépouillant le Mali d’une partie de son territoire » au profit de bandits de grand chemin, de narcotrafiquants et autres preneurs d’otages, sous l’œil bienveillant et complice d’un pays « frère et ami » pour l’avènement duquel, le Mali et le peuple malien avaient consenti tant de sacrifices. Au lieu de lui reconnaitre cela, l’Algérie, sous la houlette du « plus malien des algériens » a préféré « s’acoquiner » avec des renégats de terroristes et des criminels de guerre recherchés par la Cour Pénale Internationale (CPI) et dont les actes ont fait l’objet de condamnations unanimes de la communauté internationale.
Face à cette dernière atteinte à l’intégrité territoriale du Mali et de la position des plus ambiguës de l’Algérie, avant, pendant et après le déclenchement des attaques perpétrées contre sa souveraineté nationale et internationale, le peuple malien se pose des questions quant aux vraies motivations qui se cachent derrière ce jeu macabre de son « pays frère ». Pourquoi Alger en voudrait-il tant au Mali ? Que gagne ou gagnerait l’Algérie dans la déstabilisation de son voisin du sud ? Alger mesure-t-il toutes les conséquences pouvant découler d’une telle attitude d’animosité vis-à-vis d’un pays qui a, à un moment, renoncé totalement à ses intérêts pour son accession à l’indépendance ?
Le Mali n’a jamais voulu se froisser avec son grand voisin ni avec aucun de ses voisins. Mais, des coups, le Mali en a suffisamment pris depuis la tentative de fédération jusqu’à ce jour en passant par l’éclatement de la Fédération, les rebellions à répétition, les violations régulières de son territoire par des armées étrangères, des guerres absurdes à lui imposées, entre autres.
C’est pourquoi, je suis de ceux qui estiment qu’il est temps et grand temps que ce pays, au passé glorieux, à l’histoire pleine de bravoures et de grandes civilisations, se ressaisisse et fasse honneur à tous ces hommes et femmes, jadis jaloux de leurs libertés, fiers du sang qui coulait dans leurs veines et préférant la mort plutôt que la honte.
Un adage malinké ne dit-il pas que « lorsque tu danses aux côtés d’un aveugle, il faut souvent faire exprès de le toucher ou le titiller pour qu’il sache qu’il n’est pas seul dans l’arène ». En effet, à force d’encaisser et ne pas agir ou du moins réagir, l’on finit par devenir celui sur lequel tout le monde tape, mêmes les plus morpions.
C’est vrai que notre peuple reste foncièrement attaché aux valeurs de paix, de progrès pour tous, de l’unité et de la fraternité entre tous les hommes. Mais, le respect et la considération ne se décrètent pas. Ils se cultivent ou ils s’imposent pour soi-même et vis-à-vis d’autrui. C’est pourquoi, ils doivent être observés réciproquement et mutuellement.
A cause de la trop grande faiblesse de l’Etat malien, à travers notamment certains de ses dirigeants, le peuple malien n’inspire plus ni respect, ni considération à plus forte raison crainte. Le Mali, après avoir presque tout perdu, doit se réveiller afin de ne pas perdre son âme. Ce combat est quotidien et nécessite une implication de tous les fils et filles du pays. Redevenons nous-mêmes !