Au niveau de l’agenda international, le Mali occupe une place centrale du fait de la gravité de la crise au nord de son territoire et des bons rapports qu’il entretient en général avec tous les Etats souverains membres de l’ONU.
ertes le profil détestable des envahisseurs du territoire malien, les souffrances des populations autochtones, l’insécurité engendrée dans la région du Sahel, sont autant de facteurs suffisamment importants pour favoriser un traitement sérieux et rapide de cette crise, mais les éclairages du Président déchu ATT contribueraient positivement à mieux faire comprendre ses soubassements et contours dont la parfaite maîtrise aurait sûrement permis d’optimiser le traitement de choc envisagé. Cela d’autant plus que les hésitations et les désaccords constatés au sommet de l’Etat tout au début de la transition, témoignent de l’absence d’éléments clairs sur la situation au Nord du Mali ; ce qui veut dire que le Président ATT la gérait de manière patrimoniale et à un niveau strictement personnel, peut-être même verbalement seulement, pour éviter toute fuite, sans consulter son gouvernement et en faisant fi des prérogatives de contrôle, de conseils et d’orientation dévolues à l’Assemblée Nationale par la loi fondamentale. Quand ses proches se prononcent sur des sujets comme les équipements militaires de l’armée, sont-ils entrain d’exprimer des confidences du Président ATT ou parlent-ils en tant que ses amis ou sympathisants ? ATT doit parler pour éclairer l’opinion et l’Etat sur ses relations avec le Président Sarkozy et les raisons de la brouille qui existait entre eux.
ATT doit expliquer aux autorités de la transition, chargées de la conduite actuelle des affaires de l’Etat, le niveau et la réalité de ses relations avec ses collègues de l’Algérie, du Burkina et de la Mauritanie. L’Etat et le peuple maliens veulent comprendre les responsabilités de la République du Mali et de son commandement sur les tueries de soldats à Aguél-Hoc, ils veulent aussi comprendre les termes de l’accord qui liaient M. Khadafi au Président ATT pour ce qui concerne le pétrole du Mali.
Si par un sursaut d’orgueil patriotique et par devoir de service à la Nation et à la République, le Président ATT décidait de fournir les informations dont il dispose à qui de droit, parce que l’avenir du Mali est en jeu.