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Intervention au Mali : "Nous ne devons plus perdre la moindre seconde" (président)
Publié le vendredi 19 octobre 2012  |  AFP


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© aBamako.com
Conseil des Ministres du 1er aout 2012
1 er aout 2012. Koulouba. Premier Conseil des Ministres présidé par le Président de la Transition Dioncounda Traore


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BAMAKO - Le président malien par intérim Dioncounda Traoré, a souligné vendredi "l`urgence" d`une intervention armée étrangère pour libérer le nord de son pays occupé par des islamistes armés, à l`ouverture d`une réunion internationale à Bamako ayant pour but d`accélérer cette intervention.

"Nous ne devons plus perdre la moindre seconde. Il y a un caractère d`urgence, nous sommes engagés dans une course contre la montre", a déclaré M. Traoré devant de hauts responsables internationaux réunis pour harmoniser leurs positions avant l`envoi dans le nord du Mali d`une force ouest-africaine soutenue par l`ONU.

Il a remercié la communauté internationale pour son soutien au Mali depuis
le début de la crise, et a rendu un hommage appuyé à la nouvelle présidente de
la commission de l`Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, présente à
Bamako, au secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon et au président français
François Hollande.

"Grâce à votre soutien et à votre solidarité agissante, notre pays, le
Mali, ne s`est jamais senti seul", a affirmé Dioncounda Traoré, assurant que
les partenaires du Mali pouvaient compter sur la collaboration des autorités
de ce pays.

Concernant M. Hollande, il l`a remercié "pour ses prises de position sans
ambiguïté, malgré l`odieux chantage des terroristes". Les groupes islamistes
armés ont menacé de mort le chef de l`Etat français, en pointe dans le dossier
de la crise malienne.

M. Traoré a assuré les partenaires du Mali de "la totale collaboration du
gouvernement" qui, a-t-il dit, "ne vous fera pas défaut. (...) Le Mali jouera
pleinement sa partition" dans la mise en place d`une intervention militaire.

Il a affirmé ne pas être un président "pris en otage" par la communauté
internationale et des forces politiques et militaires maliennes qui s`opposent
à lui, mais le président "d`un pays en crise conscient de la tragédie que vit
le peuple malien".

Bureaux de l`ONU et de l`UA à Bamako

Comme pour, eux aussi, souligner le caractère d`urgence que représente à
leurs yeux la situation au Mali, Nkosazana Dlamini-Zuma et Jan Eliasson,
secrétaire général adjoint de l`ONU, ont annoncé l`ouverture de bureaux
permanents à Bamako pour mieux coordonner leurs actions respectives.

"Les Maliens comptent sur nous pour mener une action déterminée et
efficace, nous devons être à la hauteur de leurs espoirs et de leurs
attentes", a déclaré M. Eliasson. Il a indiqué que des experts militaires de
l`ONU allaient venir au Mali pour aider, sur le plan technique, à la reprise
du Nord.

Très applaudie, Mme Dlamini-Zuma a fait part de son "engagement personnel"
à l`égard du Mali, premier pays dans lequel elle se rend depuis son entrée en
fonction à la tête de la Commission de l`UA le 15 octobre.

"Je suis venue porter un message de solidarité de l`Afrique", a-t-elle dit,
soulignant en outre que l`occupation du nord du Mali depuis plus de six mois
par des groupes islamistes armés emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi) est une "menace grave pour le Mali, la région et au-delà".

L`armée malienne a subi une lourde défaite face à l`offensive lancée en
janvier par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de
l`Azawad (MNLA) alliés aux islamistes armés qui ont depuis pris le contrôle
total du nord du Mali, trois régions administratives représentant les deux
tiers du territoire malien.

Démoralisée et sous-équipée, cette armée n`est absolument pas en mesure de
reprendre le Nord, où les islamistes imposent avec brutalité la charia (loi
islamique), y commettant de nombreuse exactions: meurtres, lapidation,
amputations, coups de fouets, destruction de monuments sacrés.

Le principe de l`envoi d`une force armée de quelque 3.000 hommes venus des
pays de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao),
soutenue par l`ONU et recevant l`appui logistique de pays occidentaux comme la
France et les Etats-Unis, est acquis.

Reste aux pays ouest-africains à préciser sa composition, ses besoins et
ses missions pour en accélérer le déploiement, ce qu`ils devaient commencer à
faire lors de la réunion de Bamako, selon des sources diplomatiques.
stb/cs/sba

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