Pourtant, votre journal après le coup d’état du 22 mars, avait attiré l’attention du Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses camarades sur les dangers de la prise du pouvoir par les armes et surtout les manœuvres dilatoires des caciques de l’ancien régime. En clair, ceux-ci feront tout pour opposer les tombeurs d’ATT. De nos jours, à en croire nos informations, il règne un climat délétère au sein de la junte. La goutte d’eau qui veut déborder le vase est la composition du bureau du Comité de Réforme et de Suivi de l’Armée, qui a été sentie comme une douche froide sur la troupe. Et pour cause !
« Diriger, c’est prévoir », dit-on. Après près de huit mois de renversement du régime autocratique d’ATT, entre les acteurs du 22 mars (donc du CNRDRE), nos sources indiquent que « le climat est lourd…». Et pour cause, « c’est la manière de gérer les hommes qui pose problème chez le Capitaine Sanogo », remarque un soldat qui a requit l’anonymat ?
« Non, nous nous battons pour mettre fin au désordre qui a détruit notre armée», réplique un proche du Chef.
Les mêmes sources précisent que le Capitaine Sanogo « est pris en otage », ce qui ne le permet pas de voir clair dans la gestion de la crise. Aussi, certains hommes de troupes reprochent au Capitaine Sanogo de les avoir mis de côté quand on sait qu’ils ont joué un rôle prépondérant dans le coup d’état du 22 mars dernier. La méfiance s’est depuis lors installée entre le hiérarchie et la troupe indique-t-on ça et là. Pour cet Officier qui a gardé l’anonymat : «il s’agit de la réforme de l’armée qui sera pilotée par des Officiers. C’est le règlement militaire qui ne se discute pas».
En ayant vent de la composition du bureau du Comité de Réforme et de Suivi de l’Armée ou de ce qui semble l’être et où semble-t-il certains officiers et Sous Officiers qui n’ont joué aucun rôle dans le renversement du régime ATT, jouissent de certains privilèges et postes, les plaignants veulent comprendre comment la sélection a été faite. Sur quels critères ? C’est cet acte qu’on attribue au Capitaine qui aurait intégré que des proches (qui n’avaient pas été aux premiers rangs du putsch), qui va provoquer le courroux de la troupe. En tout cas certains Sous Officiers et hommes de rangs qui n’entendent pas se laisser faire, veulent faire entendre leurs voix car ils estiment qu’il y a une injustice de la part de la hiérarchie militaire. « Faux », explique un proche du milieu. « Le travail du Comité sera fait par des Officiers car, il s’agit de réformer, de former nos soldats. Il s’agit de spécialistes, des professionnels. Cela n’a rien à voir avec des revendications autre », poursuit notre interlocuteur qui préféré réagir de la sorte afin de lever tout équivoque et éviter de créer un amalgame et une confusion.
Hier, une grande rencontre avec la troupe devrait aplanir les divergences. Dans ce cas, il faut compter sur la Maestria du Capitaine Sanogo pour éviter un scénario à la Moussa Dadis Camara.
En tout cas, depuis quelques temps, le climat est devenu lourd entre l’homme fort de la junte et certains camarades et non les moindres qui ont du mal à se retrouver dans sa façon de diriger l’Armée. Le nœud du problème demeure ses nominations à des postes de responsabilité (Ministères, Directions Générales…). D’où le syndrome du coup d’état qui est distillé ça et là et qui fait que le Capitaine Sanogo se méfie beaucoup presque de tout le monde, précisent nos sources.
A ce rythme, le clash est-il évitable ?
En tant qu’homme avisé, nous confie un proche du Capitaine, celui-ci saura remettre tout le monde à sa place.
