BAMAKO – Des centaines de jihadistes venus du Soudan et du Sahara occidental, sont arrivés ce week-end dans le nord du Mali occupé par des islamistes armés pour se battre à leur côté dans la perspective de l’envoi dans la région d’une force armée étrangère, a appris l’AFP auprès de témoins.
Dans la région de Tombouctou (nord-ouest) et de Gao (nord-est), des centaines de jihadistes, essentiellement de nationalité soudanaise et d’origine sahraouie, sont venus en renfort pour faire face à une attaque des forces maliennes et ses alliés, a confirmé une source sécuritaire malienne.
Un habitant de Tombouctou a affirmé que plus de 150 islamistes soudanais sont arrivés en 48 heures dans la ville. Ils sont armés et ont expliqué qu’ils sont venus pour aider leurs frères musulmans contre les mécréants.
Une autre source proche d’une ONG, a confirmé l’arrivée à Tombouctou et sa région de Soudanais, mais aussi d’islamistes d’autres nationalités. Tombouctou est contrôlée par le groupe islamiste armé Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
A Gao, depuis vendredi, il y a de nouveaux islamistes qui viennent et se rendent à la police islamique du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui contrôle la ville, a déclaré un témoin. Il a affirmé avoir vu dix véhicules pick-up remplis d’hommes armés venir à la police islamique.
Habib Ould Issouf, l’un des dirigeants du Mujao à Gao, originaire du Niger, a confirmé l’arrivée de ces islamistes étrangers.
Ils veulent la guerre? On va faire la guerre. C’est pourquoi nos frères viennent de partout. Ils viennent des camps de Tindouf en Algérie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de partout, a-t-il affirmé.
L’arrivée de renforts aux islamistes dans le Nord, intervient deux jours après une réunion internationale de haut niveau à Bamako qui a exprimé sa solidarité avec le Mali, lui demandant de redoubler d’efforts pour faciliter l’envoi d’une force armée ouest-africaine soutenue par l’ONU pour reconquérir cette région occupée depuis près de sept mois par des groupes armés emmenés par Aqmi.