Suite au droit de réponse de Me Tall, paru dans notre dernière édition et dans lequel il prétend démonter ce qu’il appelle « les contres vérités de Babani Sissoko », ce dernier n’a pas tardé à réagir à son tour pour faire des observations sur des points qui constituent le fondement même du conflit. Avant que le Tribunal ne se décide à trancher cette affaire désormais étalée sur la place publique, les deux protagonistes ont déjà entamé leur plaidoirie à travers les colonnes de votre journal qui, même s’il s’appelle Le Prétoire, ne saurait se substituer à la Justice pour prétendre dire qui a raison ou qui a tort dans ce conflit pour lequel les Maliens attendent d’en savoir plus, non seulement au regard de la nature du contentieux, mais aussi et surtout de la qualité des parties opposées. Nous vous livrons le texte intégral de Babani Sissoko.
Monsieur le Directeur, je vous remercie d’avoir publié le droit de réponse qui vous a été adressé par mon adversaire intitulé «Maître Tall démonte les contres vérités de Babani et de ses soutiens».
À mon tour, sans vouloir polémiquer ni faire de procès sur la place publique, je voudrais vous adresser les observations qui suivent en guise de droit de réponse pour édifier vos lecteurs sur cette affaire.
1°) Mon Notaire a remis à Maître Tall depuis Janvier 2007 par chèques la somme de 700.000.000 F CFA prélevée sur la vente de mon Hôtel Mariétou Palace avec mandat spécial donné à Maître Tall pour désintéresser mes créanciers dont la liste et le montant des créances a été arrêté par acte séparé.
2°) Maître Tall se garde bien de produire cet acte, mais il est clair qu’il ne figure pas parmi mes créanciers et qu’il ne m’avait au préalable réclamé aucun honoraire ni aucune somme quelconque à titre de compensation pour des ventes fictives, compensation à hauteur de 160.000.000 F CFA (sic !) qui ne figure nulle part dans le mandat que je lui ai donné et en violation des règles élémentaires sur la compensation entre particuliers qu’aucun vrai juriste ne peut ignorer;
3°) Laissons la justice apprécier la moralité des pièces justificatives produites par Maître Tall. Mais laissez-moi simplement faire les observations suivantes sur les points évoqués par Maître Tall lui-même :
Il convient juste de faire observer que c’est Maître Tall qui a produit un reçu falsifié de 30 Millions alors que Monsieur Cissé, avec qui je n’ai jamais eu à faire, produit un reçu de 50 Millions qu’il a directement versés entre les mains de Maître Tall (qui serait de surcroît son beau-frère) et que ce dernier lui a restitués suite à l’annulation d’une prétendue vente à laquelle je n’ai jamais été partie;
50 ou 30 Millions, peu importe, je ne peux devoir de l’argent à Maître Tall dans cette opération quel qu’en soit le montant, puisque je n’ai jamais eu affaire avec Monsieur Cissé et qu’il n’a jamais figuré sur la liste de mes créanciers; la falsification opérée n’engage que Maître Tall et il lui appartient de s’en expliquer devant la justice;
En ce qui concerne le reçu de 45.000.000 F CFA sur feuille volante délivré par Monsieur Borah BERTHE, en qualité de Directeur Filière Clientèle EDM SA, il mentionne bien «correspondant au montant des impayés de Monsieur Balla Sissoko pour l’ensemble de ses comptes au 31 Décembre 2006»; comment un professionnel comme Maître Tall peut-il accepter un règlement à EDM sur une base aussi légère sans engager sa responsabilité?
Et ce, d’autant que ledit Directeur de Clientèle produit entre les mains de l’Huissier qui l’a sommé, des factures EDM pour plus de 28 Millions d’un «compère», pardon d’un confrère de Maître Tall?
En ce qui concerne la sommation adressée au vendeur de véhicules, comment Maître Tall peut-il en connaître le contenu puisqu’elle ne lui a pas été encore communiquée ? A moins qu’il ne soit en complicité avec ce dernier. Quoi qu’il en soit, cette sommation avait juste pour but de prouver que le nombre de véhicules livré à Maître Tall ne correspond pas à celui qui m’a été remis.
4°) L’attitude de Maître Tall est celle du voleur qui crie au vol selon ses habitudes. Sa demande de reddition de comptes devant le Tribunal, dans laquelle il demande au juge d’enjoindre au Bâtonnier d’arbitrer ses honoraires, n’a pas encore fini de surprendre et d’indigner celui-ci et tous les professionnels du domaine.
Comment Maître Tall peut-il prélever 120 Millions à titre d’honoraires pour une vente pardevant notaire à laquelle il n’a jamais été associé ni de près ni de loin.
Comment peut-il intellectuellement et moralement justifier des demandes d’honoraires pour des affaires fictives afin de compenser leur montant par des sommes qui lui avaient été remises avec mandat spécial de désintéresser mes créanciers.
Toute utilisation de ces sommes en dehors du cadre du mandat à lui confié constitue tout simplement un abus de confiance, aggravé, parce que commis par un professionnel.
5°) Voleur qui crie au vol voilà encore Maître Tall sous ses vrais jours qui crie au complot politique dans une affaire civile et purement privée dans laquelle il lui est demandé de répondre simplement de la gestion des sommes à lui confiées avec mandat spécial.
«Qui de Maître Tall et de Babani est escroc?» s’interroge votre confrère le 22 Septembre.
Les juges auront certainement à répondre à cette question dans ce dossier précis mais sachez que si pour ma part j’ai été l’objet de beaucoup de calomnies, Maître TALL traîne quant à lui beaucoup plus de casseroles dont il a toujours voulu taire le bruit en criant au complot politique. Mais désormais la voie est ouverte à ses nombreuses victimes et lui, qui met en garde contre un retour de manivelle, devrait s’attendre à voir d’autres victimes qui le croyaient intouchable sortir de l’ombre pour hanter ses nuits.
Si Maître Tall croit avoir fait la lumière sur ce dossier par cette réponse cousue de fil blanc, il se trompe; seule la justice fera la lumière. Pourquoi alors ne pas renoncer à son immunité parlementaire pour venir faire la lumière devant la justice où il n’a pas hésité à m’assigner malgré l’immunité dont je bénéficie au même titre que lui en qualité de parlementaire. C’est cela avoir le sens de l’honneur plutôt que d’attendre que la justice demande à notre Auguste Assemblée de lever son immunité.