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Expulses de Guinée Equatorial : 27 jeunes Maliens réclament leur pécule à l’ambassadeur Cissé
Publié le lundi 22 octobre 2012  |  Le Procès Verbal




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Le samedi 13 octobre, 27 de nos compatriotes sont arrivés à l’aéroport de Bamako-Sénou, expulsés par les autorités équato-guinéennes pour défaut de carte de séjour. Votre journal a rencontré ces expulsés qui ont été accueillis à la Maison de la Protection civile de Sogoniko, en commune 6 de Bamako. Selon leurs deux porte-parole, Abdoulaye Traoré et Fousseyni Mallé, nos compatriotes ont passé 3 mois en prison, en Guinée équatoriale, avant de se voir expulsés. Nos interlocuteurs rapportent qu’au départ, 200 Africains dont 50 Maliens avaient été jeté en prison pour défaut de carte de séjour. Sur les 50 Maliens arrêtés, 23 ont réussi à négocier leur libération et 27 sont restés en prison. Le gouvernement équato-guinéen a adressé alors aux différentes ambassades des détenus des correspondances leur demandant de faire rapatrier leurs ressortissants. Tous les pays ont refusé de répondre favorablement à cette demande, sauf le Mali et le Cameroun, diront nos interlocuteurs. Ayant accédé à la demande de l’Etat équato-guinéen, les ambassades du Maliet du Cameroun auraient reçu chacune la somme de 35 millions afin de les remettre aux personnes expulsées. Les 35 millions destinés aux Maliens ont été, selon nos interlocuteurs, remis à Soumaila Cissé, ambassadeur du Mali en Guinée équatoriale, un militaire récemment nommé au grade de général. Or les expulsés ont quitté la Guinée équatoriale le vendredi 12 octobre, à 4 heures du matin, sans avoir reçu un sou vaillant. Bloqués à l’escale du Maroc pour absence de papiers de voyage, ils n’ont pu reprendre leur vol que grâce à l’intervention de l’ambassadeur du Mali au Maroc, Toumani Djimé Diallo. Aux dires des expulsés, l’ambassadeur Toumani Diallo a appelé son homologue de la Guinée équatoriale, Soumaila Cissé, afin de lui demander comment ces jeunes expulsés voyageaient sans argent ni pièces officielles. L’ambassadeur Soumaila Cissé aurait promis à Toumani Diallo qu’une fois arrivés à Bamako, les expulsés recevraient « de l’argent de poche ». Cissé aurait même promis au téléphone aux jeunes qu’ils seraient hébergés pendant deux jours dans un hôtel bamakois avant de recevoir leur pécule et d’être rendus à leurs familles respectives.

Arrivés à l’aéroport de Sénou, les expulsés ont été accueillis par l’ambassadeur Cissé (qui avait fait spécialement le voyage de Bamako), accompagné de militaires. Les expulsés ont été placés dans un véhicule de la protection civile immatriculé PCM 0107. Ils n’ont même pas été enregistrés au niveau de l’aéroport; de la piste de l’atterrissage, ils ont été directement embarqués pour les locaux de la protection civile de Sogoniko. Problème: du samedi, jour de leur arrivée, au lundi suivant 15 octobre, l’ambassadeur Cissé n’est pas revenu les voir. Il a fallu qu’ils s’adressent par téléphone à l’ambassadeur Toumani Diallo du Maroc qui, à son tour, a appelé Ismaila Cissé pour que ce dernier refasse surface. Se présentant à nouveau aux expulsés, Cissé se serait plaint qu’on fasse sans intervenir Toumani Diallo dans ses affaires, estimant qu’il avait déjà fait tout son possible pour les malheureux expulsés. Il reviendra quelques heures plus tard, accompagné de policiers, pour tenter d’intimider Abdoulaye Traoré et Fousseyni Mallé, au motif que ces derniers le dénigreraient sans preuve.

Au moment où nous mettions sous presse, les expuilsés attendaient toujours dans les locaux de la protection civile. Quant à leur part des fameux 35 millions octroyés par les autorités équato-guinéennes, il y a de fortes chances qu’ils n’en voient pas la couleur. Ils notent, avec amertume, que le gouvernement malien a condamné les expulsions de Maliens faites par la Guinée-Conakry alors que leur expulsion de Guinée équatorale est antérieure et n’a pas fait l’objet de condamnation gouvernementale.



Abdoulaye Koné

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