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Dossier d’agression de Dioncounda : Le juge d’instruction place 2 personnes sous mandat de dépôt
Publié le lundi 22 octobre 2012  |  Le Procès Verbal


Assemblée
© aBamako.com par sa
Assemblée nationale : Les députés votent un nouveau projet de loi proposé par le ministère de la justice et la prorogation de leur mandat
Jeudi 28 juin 2012. Bamako Siège de l`Assemblée nationale. Les députés votent un nouveau projet de loi proposé par le ministère de la justice. Le Ministre de la Justice, Garde des sceaux, Mr Malick Coulibaly présentant le projet de loi le projet de loi de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées.


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Sans tambour ni trompette, la justice poursuit l’instruction des dossiers brûlants de la transition, sous la férule d’un ministre en croisade contre l’impunité.

Depuis sa nomination au ministère de la justice, le jeune Malick Coulibaly sucite l’espoir. L’homme, pour avoir démissionné avec fracas de la magistrature et, par ce moyen, protesté contre des décisions qui heurtaient sa conscience, est avec l’ancien ministre des finances Zoumana Sacko, l’un des rares ministres maliens de l’histoire à rendre le tablier dans un pays où chacun et tous s’accrochent aux prébendes. Convaincu que l’étoile de la justice doit briller même dans un firmament couvert de ténèbres, Malick Coulibaly est bien décidé à redonner à la justice tout le lustre que le peuple en attend.

Il y a un mois, le ministre a changé la plupart des procureurs de Bamako, de Mopti et de Kayes. Parmi eux, des leaders du Syndicat Autonome de la Magistrature, le plus puissant du pays. « Une enquête de moralité a été effectuée par les services spécialisés sur les nouveaux procureurs; il y a des noms que le ministre a supprimés à la dernière minute lorsque l’enquête a révélé à leur charge des faits douteux », nous confie un cadre du département. Il est vrai que déjà, la tête du nouveau procureur général de Bamako fait frémir de peur ceux qui avaient l’habitude de faire marcher la justice sur la tête: Daniel Tessougué, ex-secrétaire général du ministère sous Garba Tapo et Fanta Sylla, affiche à son tableau de chasse le fait d’avoir fait jeter en prison Sidi Sosso Diarra, l’ex-Vérificateur Général – excusez du peu! C’est peut-être pour ne pas briser l’élan d’assainissement judiciaire pris par Malick Coulibaly que sa reconduction a été décidée dans le gouvernement d’union nationale où, on le sait, les places étaient chères, âprement disputées entre chefs politiques et militaires…

S’il ne les a pas cherchés, Malick Coulibaly n’en gère pas moins avec efficacité les brûlants dossiers de l’heure. Contrairement à ce que la presse a écrit, les jugements récemment rendus contre Boré (le chef de l’association « Yerewolo Ton), Hamadoun Amion Guindo (patron de la CSTM), Younous Hamèye Dicko (un des chefs de la Copam), Rokiatou Sanogo (une responsable du MP22) et autres ne portaient pas sur la tentative d’assassinat du président de la transition mais plutôt sur les troubles à l’ordre public causés par les marches et manifestations illicites initiés par les condamnés. On notera d’ailleurs qu’une tentative d’assassinat ne pouvait, comme dans le cas des Boré, être jugé en audience correctionnelle: la Cour d’assises seule est compétente en la matière. Et donc, malgré le pardon accordé par Dioncounda Traoré à ses agresseurs, une information judiciaire est en cours contre les criminels. Dans ce cadre, le juge d’instruction Kébé, du tribunal de la commune 3 de Bamako, a inculpé et placé sous mandat de dépôt 2 personnes. « Tout sera mis en oeuvre pour identifier ceux qui ont personnellement pris part à l’agression du président Dioncounda Traoré ainsi que leurs complices; les criminels n’ont pas caché leur forfait; ils ont même pris des photos au palais de Koulouba pendant que leur victime gisait dans le sang », souligne un proche du dossier d’enquête. N’aurait-il pas été plus simple de poursuivre les organisateurs de la Convention nationale dont les marcheurs n’étaient que l’émanation ? A cette question, notre interlocuteur répond qu’autant la justice doit protéger les institutions, autant elle ne doit tomber dans la répression politique: « Aucun des organisateurs de la Convention nationale n’a révendiqué l’agression du président Dioncounda Traoré; aucun n’est, à ce jour, convaincu d’y avoir personnellement participé ni d’avoir donné des ordres en ce sens. Même Boré, que l’on croit parfois coupable du crime en raison de ses opinions politiques extrémistes, ne figurait pas dans le groupe qui a attaqué le président: au contraire, Boré et autres avaient été reçus par le président et étaient sortis de son bureau lorsque les agresseurs y ont pénétré de vive force ».

En commune 4 de Bamako, une information judiciaire se poursuit contre les criminels cagoulés qui ont enlevé et sauvagement battu le journaliste Saouti Haidara, aujourd’hui exilé à Dakar. Des sources nous indiquent que le département ne fait aucune pression sur les agents chargés de l’enquête. « Souvenez-vous que les agresseurs de Saouti Haidara l’ont fortement mis en garde contre tout dépôt de plainter contre eux; cela signifie qu’ils savent que désormais, il existe une justice au Mali et qu’ils en ont peur », fait remarquer un magistrat proche du dossier qui ajoute que quelle que soit l’identité des coupables, ils n’échapperont pas au châtiment si l’enquête les rattrape.

Si, dans l’affaire dite des « bérets rouges », le juge d’instruction de la commune 3 de Bamako, Adama Fomba, a fait de nombreuses auditions, nul ne sait encore quand les inculpés passeront en jugement. Ce dossier ne cesse d’empoisonner l’atmosphère dans les camps militaires car l’une des révendications des épouses de « bérets rouges » reste la libération de leurs maris incarcérés au camp 1 de la gendarmerie de Bamako. Invités, il y a une semaine, par l’état-major des armées à reprendre du service à Sévaré (quartier général de l’armée pour le nord), les « bérets rouges » ont exclu toute participation à la guerre si leur régiment n’était pas rétabli – sa dissolution a été annoncée sur les antennes par le capitaine Sanogo, chef de la junte militaire. Or comment rétablir le régiment des parachutistes alors que ses principaux responsables se trouvent en détention ou en fuite? L’affaire des « bérets rouges » pose à la fois un problème judiciaire (punir les crimes commis par les insurgés) et une équation politique (réunifier l’armée): avant ou après un éventuel jugement, il va sûrement falloir envisager une loi d’aministie sur le modèle de celle qui a absous les puschistes qui ont renversé le régime d’ATT…

Ouvrant la conférence des parquets le 11 octobre 2012, le ministre Coulibaly a rappelé les points saillants de sa feuille de route: faire respecter les libertés, combattre l’insécurité foncière et routière, la corruption et l’impunité. Le ministre d’ajouter: « Cette énumération ne suggère aucun ordre de priorité ». Cependant, il incite ses troupes (les procureurs) à privilégier les amendes par rapport aux peines de prison car les premières ont le mérite de frapper le délinquant dans ce qu’il a de plus cher (sa fortune) tout en renflouant les caisses de l’Etat.Bien entendu, la détention intervient aussi quand cela est nécessaire; ainsi, depuis une semaine, le leader de l’AEEM, Hamadoun Traoré, séjourne (qui l’eût cru ?) à la Maison d’arrêt de Bamako, soupçonné d’avoir fait tabasser un de ses rivaux.

En tout état de cause, le ministre fait souffler un nouveau vent sur la justice malienne. Son action semble avoir séduit des justiciables aussi ombrageux que le Réseau des radios Kayira (dirigé par le très remuant Oumar Mariko) qui, lors d’une marche organisée le 15 octobre, a déclaré tout son soutien à Malick Coulibaly.



Tiékorobani

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