Rassemblés vendredi 19 octobre 2012 à Bamako pour une réunion inédite en territoire malien, de hauts représentants de la communauté internationale, ont exprimé leur «solidarité» avec le Mali en grande partie occupé par des islamistes armés.
Ils ont aussi appelé les autorités maliennes «à redoubler d’efforts et à tirer profit de l’élan international actuel» en «renforçant la cohésion entre les institutions de la transition pour la restauration de l’autorité de l’Etat dans le Nord» et «l’organisation d’élections libres régulières et transparentes au cours du premier trimestre de l’année 2013». Le Colonel-Major El Hadj Gamou, qui était également présent à cette rencontre, préconise une intervention militaire immédiate, le dialogue viendra après. Cette réunion a consacré l’unité, la cohésion, le consensus entre tous les acteurs rassemblés au chevet du Mali.
«C’est très rare d’arriver à ce degré de convergence, à cette qualité de collaboration», ont souligné les plus hautes personnalités présentes lors de la conférence de presse commune de clôture ce vendredi soir 19 octobre. Même si quelques réserves ont été émises par certaines délégations concernant l’ambiguïté qui existe toujours au sommet du pouvoir, le consensus affiché est bien réel et devrait permettre d’accélérer les choses et dans moins de 40 jours, d’aller vers la rédaction d’une proposition militaire à soumettre au Conseil de sécurité, vers un dialogue avec les groupes armés qualifiés de «fréquentables» et vers la préparation des élections le jour venu. D’où l’appel de Dioncounda Traoré à « aider le Mali à redevenir le pays stratégique que nous avons été et qui était la solution et non pas le problème pour ses voisins ».
Symboliquement, les autorités maliennes ont aujourd’hui été remises au cœur d’un dossier qui dépasse actuellement largement les frontières du pays. «Le monde entier est venu à Bamako, et nous avons pu donner notre point de vue : c’est considérable», s’est félicité, le vendredi soir, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly.
« C’est après tout cela qu’on pourra parler de dialoguer. Sinon, on va dialoguer comment ?», a fait savoir le Colonel-Major El Hadj Gamou. Selon lui, ses 500 hommes cantonnés au Niger se portent bien et sont en contact avec la hiérarchie militaire de Bamako. « Nous sommes prêts pour le combat. Nous sommes prêts pour la libération de nos villes, villages, hameaux et fractions », a-t-il assuré tout en se disant confiant quant à la libération très prochaine des régions du Nord occupées par des terroristes et intégristes islamistes.