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L'Essor N° 17296 du 22/10/2012

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Campagne agricole dans la région de Sikasso : une année faste en perspective
Publié le mardi 23 octobre 2012  |  L'Essor




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Dès le mois prochain, la CMDT va commencer à payer le coton graine au producteur au prix convenu de 255 Fcfa le kilogramme tandis que le gouvernement s’apprête à dévoiler des mesures aptes à empêcher les paysans de brader leurs récoltes
L’hivernage a été particulièrement arrosé. Les quantités de pluies recueillies durant cette saison sont généralement excédentaires. De façon inhabituelle, les pluies continuent avec une intensité suscitant des inquiétudes légitimes chez les paysans. En effet, certaines zones continuent d’enregistrer des quantités de pluie « hors normes ». Les dernières précipitations sont de nature à endommager les épis sur pied ou les récoltes déjà faites. Les opérations de récoltes sont en cours dans les campagnes où les épis sont entassés en gerbes afin de les sécher. C’est cette étape indispensable à la bonne conservation des récoltes que les pluies d’octobre peuvent compromettre.

C’est dans ce climat teinté d’inquiétude que le ministre de l’Agriculture, le Dr Yaranga Coulibaly, a effectué jeudi, vendredi et samedi une visite dans les champs de céréales, de légumineuses et de coton des cercles de Bougouni, Koutiala et Sikasso. La délégation ministérielle a ainsi visité les champs de coton (11 hectares) et de maïs (7 hectares) du paysan-éleveur Forhoko Diallo à Sido, le champ de production de semences de riz nerica (2 hectares) de Yaya Bagayogo à Zantiébougou. Les parcelles de riz et de coton du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, dans son village natal de Niamala ont bouclé la visite du cercle de Bougouni. Dans le cercle de Koutiala, la délégation a assisté à l’égrenage de maïs et visité les 2 hectares de sorgho « Grinkan » et de coton de l’opérateur économique, Mamadou Diarra dit Dioro Madou à Ouolobougou avant de se rendre à Signé dans le champ d’un hectare de riz nerica déjà récolté, mais disposé en meules de Fatogoma Traoré.

Dans le cercle de Sikasso, la délégation a visité les parcelles de production de semences de maïs Sotubaka (40 hectares) et un hectare de riz nerica de Boubacar Kouma, les 10 hectares de maïs hybride et 5 de maïs Sotubaka d’Abdoulaye Traoré à Kafela, et enfin à Kassanso, les 2 hectares de riz nerica, 0,25 hectare de soja et 2,5 de coton de Mamadou Sogodogo.
Le ministre Coulibaly a félicité le paysan éleveur Forhoko Diallo qui a accepté de s’investir dans l’agriculture et a perçu la pertinence de l’intégration de ces deux activités. Il fertilise ses champs avec de la fumure organique issue de ses animaux et des déchets agricoles. Le paysan éleveur assure qu’il utilise peu de fertilisants minéraux pour ses champs et suit tous les conseils agricoles prodigués par l’encadrement technique. C’est pourquoi, il s’attend à un rendement de 2 tonnes de coton par hectare, comme l’année dernière. Il a cultivé 11 hectares de coton cette année. Son maïs cultivé sur 7 hectares et déjà récolté a apporté entre 4 et 5 tonnes à l’hectare.

DES PAYSANS MODELES. Yaya Bagayogo de Zantiébougou a cultivé 2 hectares pour produire des semences de riz nerica. Le ministre a symboliquement procédé à la récolte à la faux du champ de Yaya Bagayogo avant de réitérer le même geste mais cette fois avec des moissonneuses dans les champs de riz nerica de Bakary Togola.
Yaranga Coulibaly et Bakary Togola accompagnés du président-directeur général de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), Salif Cissoko, ont grimpé sur la moissonneuse pour faucher les premiers épis.
Bakary Togola a également fait visiter quelques hectares plus loin, un champ de riz irrigué, le Gambiaka à longue graine dont le cycle végétatif est de 5 mois, soit 150 jours. Sur un autre site, la délégation a visité le champ de coton.

Il faut rappeler que cette année, le président de l’APCAM a cultivé 751 hectares de terres agricoles répartis sur 3 sites : Niamala (son village natal avec 448 hectares), Bougouni (40 hectares) et Dialakoroba (263 hectares). Sur ces nombreuses parcelles, Bakary Togola a cultivé essentiellement 25 hectares de coton, 100 hectares de maïs, 300 de riz sur le site de Niamala ; 150 hectares de maïs, 60 de riz et 23 de niébé sur le site de Dialakoroba et seulement 40 hectares de riz à Bougouni.
Bakary Togola est un paysan hors pair et un fermier modèle. Il possède un important parc d’équipements agricoles avec une dizaine de tracteurs et de charrues, 4 motoculteurs, 2 moissonneuses batteuses, 4 batteuses (2 de riz et 2 de maïs) et une vingtaine de paires de bœufs de labour, entre autres.

Rien d’étonnant avec ces investissements que son chiffre d’affaires prévisionnel pour la campagne de cette année soit de 825,3 millions Fcfa. Bakary Togola fait des émules avoués comme Mamadou Diarra dit Dioro Madou de Ouolobougou. Bien que demeurant opérateur économique, il a embrassé dans le même temps le métier de paysan dans une ferme agricole à Ouolobougou située à une dizaine de kilomètres de Koutiala sur la route de Bla.

Immatriculation des terres agricoles. L’arrivée de la délégation a coïncidé avec les opérations d’égrenage de maïs qui est ensaché et entreposé sous un hangar. Le secret de sa réussite n’est pas forcément lié à son entreprise commerciale comme beaucoup de personnes pourraient le penser, indique Dioro Madou, mais surtout à l’utilisation massive de la fumure organique qu’il produit sur sa ferme d’élevage bovin. Il suit aussi les conseils agricoles prodigués par l’encadrement technique.

Dans le village de Signé (sur la route de Bla), le paysan Adama Traoré expose fièrement pour la visite son tout nouveau tracteur avec ses accessoires dans son champ de riz nerica déjà récolté. Le ministre l’a félicité pour avoir acquis des équipements agricoles motorisés.
Boubacar Kouma de Mamabougou et Abdoulaye Traoré de Kafela sont à l’instar de Dioro Madou de Ouolobougou des opérateurs économiques. Eux aussi entendent apporter leur contribution à l’atteinte de la sécurité alimentaire dans le pays. Ils ont, avec Mamadou Sogodogo de Kassanso, plaidé pour le maintien de la subvention des intrants agricoles (semences et engrais minéraux).

La mission de supervision de la campagne agricole a offert l’occasion de faire passer des messages parmi lesquels on peut relever l’insistance du PDG de la CMDT, Salif Cissoko, sur la qualité du coton à récolter. Cette qualité, a-t-il expliqué, passe par le respect de certaines règles comme les traitements, la cueillette précoce, la mise au soleil sur des aires propres pour le séchage et surtout les bonnes pratiques de magasinage avant l’évacuation vers les unités d’égrenage (voir encadré sur la graine). La délégation a ainsi assisté à l’usine II de Koutiala à une opération d’égrenage du coton. En effet, ces petites unités ont déjà commencé à égrener le coton évacué et progressivement toutes les autres unités prendront la relève dès que la campagne d’évacuation parviendra à sa vitesse de croisière, a assuré le patron de la CMDT.

Salif Cissoko rencontré à ce propos les producteurs pour véhiculer un message capital. Il a assuré que dès le mois de novembre, la compagnie va procéder au paiement du coton graine au producteur au prix convenu de 255 Fcfa le kilogramme. Le gouvernement en a décidé ainsi afin de permettre aux producteurs de ne pas brader leurs récoltes de céréales en ces moments cruciaux.

Le ministre de l’Agriculture a demandé aux paysans de veiller à bien conserver leurs récoltes. Des mesures de commercialisation seront dévoilées afin de mettre les producteurs à l’abri des tentations de bradage de récoltes. Il a aussi exhorté les paysans à collaborer plus étroitement avec l’encadrement technique et surtout à adopter les résultats de la recherche agronomique afin d’améliorer leur productivité.
Bakary Togola a rappelé à ses collègues de ne pas oublier d’engager des démarches pour l’immatriculation de leurs terres agricoles. Il a aussi plaidé pour la sécurisation des récoltes entreposées dans les champs, leur mise à l’abri des dernières pluies, des feux de brousse et de la divagation des animaux.

M. COULIBALY

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