Le réseau APEM (Appui au processus électoral) a procédé samedi à son siège à une analyse du processus électoral lors d’une conférence de presse. Ibrahima Sangho, président du réseau, a marqué l’inquiétude de son organisation vis-à-vis du blocage du processus électoral au Mali, après l’arrêt de la révision des listes électorales décidée par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Cet arrêt, estime l’APEM, renvoie « les élections de 2013 aux calendes grecques». Ibrahima Sangho a rappelé que le ministre avait établi, pour la tenue de ces élections l’année prochaine, un chronogramme qui n’a jamais été rendu public avant de décider « unilatéralement de surseoir à la révision des listes électorales pour la période allant du 1er octobre au 31 décembre 2012, arguant qu’il ne peut avoir d’élections en 2013 ».
Outre des problèmes lors de la reconstitution du fichier électoral, « le réseau s’inquiète de cette interruption du processus électoral et du silence criard des partis politiques comme on l’a connu dans un passé récent et tout ce que cela a entraîné », a-t-il déploré. Pour le réseau APEM, la reconquête des régions nord du Mali et l’organisation d’élections transparentes et crédibles à travers un chronogramme détaillé, doivent être les seules priorités des autorités pour amorcer un véritable retour à l’ordre constitutionnel normal.
Le président de l’APEM a indiqué que son organisation avait rencontré le ministre de l’Administration territoriale le 30 août pour lui faire part de ses préoccupations relatives au démarrage du processus électoral. « Le contexte politique actuel, très fragile, mérite une attention particulière de la part des acteurs de la classe politique, de la société civile, des forces armées et de défense, de la communauté internationale et de l’ensemble des partenaires techniques et financiers, pour davantage renforcer et sécuriser le processus de transition : gage d’une sortie de crise et de la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie au Mali », a souligné Ibrahima Sangho. Il a insisté, entre autres, sur la nécessité de publier dans les plus brefs délais le chronogramme électoral ; de relire la loi n°06-044 du septembre portant Loi électorale pour un meilleur encadrement des élections à venir, sans oublier la création de structures pérennes professionnelles en remplacement des commissions administratives.
Le président du réseau APEM sollicite le concours du NDI (National democratic institute) et de l’ensemble des partenaires techniques et financiers évoluant dans les domaines de la démocratie et de la bonne gouvernance pour accompagner le processus de sortie de crise, en soutenant mieux la société civile sur le plan civique et politique.
Le représentant de la CENI, Me Ilias Touré, a mis l’accent sur l’application des lois et estimé que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation aurait dû demander une dérogation auprès de l’Assemblée nationale avant d’interrompre la révision de la liste électorale