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Mali: politique - Transition au Mali : jour j-11
Publié le vendredi 11 mai 2012   |  Journal du Mali




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Lentement mais sûrement, les habitants de la patrie de Modibo Kéita semblent s’habituer à la crise qui s’est installée dans leur pays depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 et l’occupation des 2/3 du territoire national par les mouvements rebelles touarègues et islamistes. Bamako vit ses habituels embouteillages, ses habitants luttent pour la survie quotidienne, les activités artistiques (comme la fameuse émission Soumou d’Africable) se tiennent régulièrement. Impuissance ?

Fatalisme typiquement africain ? Simple hygiène psychique pour ne pas se laisser déborder par les événements ? Quelle que soit la nature des réponses à ces interrogations, la réalité est là, têtue : les lendemains sont de plus en plus incertains pour les Maliens. Les 40 jours de transition prévus par la Constitution vont bientôt arriver à expiration. Aujourd’hui, le chronomètre affiche 11 jours restants pour le président intérimaire, Dioncounda Traoré.

Face à lui, un chef de junte droit dans ses bottes et inflexible : il s’agit du capitaine Ahmadou Haya Sanogho, l’homme qui détient la réalité du pouvoir à Bamako, plus requinqué que jamais après sa raclée aux bérets rouges du camp Djicoroni-Para, l’ancienne garde de sécurité présidentielle d’Amadou Toumani Touré. Nul doute que sa victoire sur ce régiment a conforté son assise ainsi que son image, et cela, soit dit en passant, lui a même donné droit à une petite chasse aux sorcières. A l’écouter, les 40 jours ne sont guère négociables. Point barre. Récemment, il a laissé plus d’un songeur lorsqu’il a prévenu qu’à partir de ce délai, il prendrait «ses responsabilités». En langage militaire, on sait ce que c’est. Lorsqu’un homme de sa tempe fait pareille sortie, il y a de quoi le prendre très au sérieux.

Les échanges suivants sur la question avec un confrère malien sont symptomatiques de la cacophonie qui continuera à régner encore longtemps à Bamako. Le journaliste : Vous auriez dit : «Après les 40 jours, je prendrai mes responsabilités». Est-ce qu’il faut comprendre par là que vous allez bouter les politiques dehors et prendre le pouvoir ? Réponse du capitaine Sanogho : oh non, loin de moi ces intentions. J’ai dit que le président par intérim ferait ses 40 jours ; le gouvernement en place continue.

Après les 40 jours, j’ai dit, et c’est prévu dans l’accord-cadre, que nous devons nous asseoir et décider, bien sûr avec la CEDEAO, pour convenir de quelque chose qui ferait bouger le Mali, car, moi, ma priorité, c’est le Nord. Relance du journaliste : donc vous n’allez pas revenir au pouvoir ? Réaction de l’interviewé : ça, je ne saurais le dire. Si, en fonction de l’accord, ils décidaient de cela ou si le peuple malien voulait de moi, pourquoi pas? Je suis un fils de ce pays, mais si le même peuple ne veut pas de moi, pourquoi resterais-je ? Je suis venu pour une mission. Je compte remplir cette mission et m’en aller.

Difficile de créer plus grand brouillard. Pendant ce temps, les rebelles installés au Nord confortent leurs positions et marquent leur territoire ; certes de la plus mauvaise manière, avec surtout cette destruction du patrimoine culturel mondial à Tombouctou, mais toujours est-il que le temps joue en leur faveur. Et le capitaine Amadou Haya Sanogho et les acteurs politiques maliens ne font visiblement pas grand-chose pour un rétablissement rapide de l’ordre et de la sécurité dans le pays. A chaque moment, il y a un petit événement qu’un de ces acteurs crée à Bamako pour détourner la population de l’essentiel : la libération de la partie occupée. Et les lecteurs devinent que c’est la fin de la transition, avec les 40 jours constitutionnellement reconnus, qui sera l’actualité les prochains jours. Le Nord peut toujours attendre.

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