Les conditions dans lesquelles travaillent les agents chargés de la sécurité des trains à la société Transrail sont déplorables. Des agents qui, très souvent, passent toute une nuit sans dormir en gardant les rames des trains sont privés de leurs droits les plus fondamentaux. En effet, d’après une source sûre, les agents n’ont pas de bulletin de salaire et ne sont pas affiliés à l’Inps du Mali.
Au Mali, certains travailleurs ne peuvent rien espérer de leurs employeurs. Les droits les plus fondamentaux sont bafoués toute l’année par certaines entreprises qui se soucient peu de ceux qui alimentent les caisses. C’est le cas pour la société qui a gagné le marché de la société Transrail, pour sécuriser les rames des trains de Diboli à Bamako, mais aussi des rames du train Autorail. Cependant, les agents recrutés à cet effet ne sont pas traités comme il faut dans ce genre de boulot. Pour ceux qui ne le savent pas, ils sont chargés du contrôle, de la surveillance et de l’accompagnement des rames des trains marchandises de Diboli à Bamako. A ces trains, il y a aussi les rames du train Autorail (passager) qui part de Kayes à Bamako et vice-versa. Ainsi, pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail et le respect de leurs droits, les travailleurs comptent mener une fronde contre la direction de ladite société. Déjà, certains agents sont en train de réfléchir sur la stratégie à adopter afin de contraindre la société au respect des droits des travailleurs. A la gare de Kayes, les discussions entre les différents agents sont en cours depuis quelques jours.
« Au lieu de se combattre, nous devons exiger le respect de nos droits par notre société », a expliqué un agent sous le sceau de l’anonymat à la gare de Kayes. Une stratégie adoptée par les agents afin de taire les querelles intestines qui minent leur métier. Selon lui, « les gens se battent pour être dans tel ou tel train alors que le plus important est d’avoir un bulletin de salaire ». Poursuivant sa confession, il ajoute, « nous devons nous battre pour être affilié à l’Institut national de prévoyance sociale (Inps). Je crois que c’est le combat qui vaille à l’heure actuelle. Cela fait déjà quatre mois que nous n’avons pas de bulletin de salaire, ni inscrit à l’Inps ».
En essayant de prendre d’autres versions, un autre agent nous confie, « ce n’est pas facile de faire changer les choses dans cette société parce que les agents ne s’entendent même pas. Et, pour gagner une bataille, il faut l’unité ». Pourtant, les travailleurs disent conscients des risques de leur job. « Le travail que nous sommes en train de faire est très risquant. Nous sommes entre des trains qui font des dégâts très souvent. Donc, c’est un droit pour nous d’être assuré, d’avoir un lien avec l’Inps etc. », ajoute l’agent.