BAMAKO -- Le président de l'Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) et ancien premier ministre malien de la transition (1991-1992), Zoumana Sako, a indiqué récemment que "le dialogue interviendra lorsque les terroristes seront chassés par l'armée malienne, appuyée par les bonnes volontés".
M. Sako a exprimé sa position lors d'une interview à l'issue d'une conférence-débat portant sur les différents accords de paix, signés sur la crise du nord du Mali de 1991 à 2006.
Pour la gestion de la crise du nord du Mali, selon M. Sako, "il faut chasser d' abord les terroristes et je ne vois pas d' autre solution que la solution militaire. Je ne vois pas comment on va entretenir des dialogues avec les trafiquants de drogue et d' humains. Une fois les forces terroristes chassées, on pourra parler de dialogue".
Celui-ci a ajouté "pour chasser ces terroristes, c'est l'armée malienne qui sera en tête au front, mais appuyée par les bonnes volontés", estime-t-il.
Evoquant le dialogue, M. Sako a indiqué que "il faut un dialogue à l' intérieur de chacune des communautés du nord de notre pays, deuxièmement, un dialogue entre les différentes communautés et enfin un dialogue au sein de la nation malienne toute entière".
Selon lui, dans le cadre de ce dialogue, "il y a des préalables non négociables. Il ne s' agit pas seulement du caractère indivisible de l' Etat, mais le caractère unitaire de l' Etat. Les histoires de fédération, de confédération que certains mijotent, pour nous, il n' en est pas question. L' Etat malien doit rester unitaire, républicain, démocratique et laïc".
Par ailleurs, s' adressant aux partenaires du Mali, le président de l' ADPS a dit "Nous demandons à nos partenaires de l' extérieur de jouer un jeu moins trouble que troublant", ajoutant "Nous apprécions la contribution de certains d' entre eux, mais nous devons rester vigilants par rapport à certains partenaires qui rêveraient d' utiliser le Sahara malien comme dépotoir pour terrorisme et trafic".
Evoquant les partenaires auxquels, les "Maliens doivent être vigilants", M. Sako a beaucoup insisté sur "le cas du Qatar, de la Suisse, de l'Algérie et du Burkina Faso. Nous avons demandé de suspendre la coopération diplomatique avec le Qatar".
Parlant des ressources naturelles du nord de son pays, M. Sako a soutenu qu'"au-delà des ressources humaines, qui sont les plus importantes, il y a les ressources nationales".
Il a poursuivi "parmi ces ressources naturelles, on pense d'abord à l'or, au pétrole, au gaz, à l'uranium. Mais, il y a une autre ressource qui est très importante à laquelle, les gens ne pensent beaucoup et qui, pourtant demain plus qu'aujourd'hui, va devenir la ressource principale la plus stratégique du monde en termes ressources naturelles, c' est l'eau. C' est des milliards de mètres cubes d'eau qui sont au nord de notre pays".
M. Sako a aussi évoqué le cas du soleil en indiquant "Pour le soleil, on dira qu' il est partout, mais certains pays européens ont des projets d' installer des systèmes capables de capter l' énergie solaire afin de ravitailler l' Europe".
Par ailleurs, Zeidane Ag Sidalamine, ex-coordinateur des Mouvements et Fronts Unifiés de l' Azawad (MFUA) des années 1990, présent à cette conférence-débat, a précisé que "dans les différents accords de paix successifs, il n' a jamais été question de scission ou de division du pays ou d' autonomie du nord".
A noter que de 1991 à 2006, il y a eu trois accords qui ont été signés. Il s' agit de "l'Accord de Tamanrasset (Algérie) du 6 janvier 1991 ; du Pacte national du 11 avril 1992 et des Accords d'Alger signés en 2006".