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Transition politique : Les biens de l’Etat en péril
Publié le mercredi 24 octobre 2012  |  La Dépêche


Marimpa
© Autre presse par DR
Marimpa Samoura ministre Délégué auprès du ministre de l’Economie et des finances et du budget, chargé du budget du Mali


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Il y’a deux semaines de cela, le ministre délégué, chargé du Budget,Samoura, a initié une visite à la direction de l’Administration des Biens de l’Etat. Le constat laisse apparaître des milliers de plaques d’immatriculation et de cartes grises des véhicules de services publics et parapublics non retirés. Cela n’est que la partie visible de l’iceberg. Le parc de l’Etat fait saigner gravement, de nos jours, le Trésor public. Introspection.

Sur les grandes artères de la capitale malienne, tout ce qui brille n’est pas l’or. Ces grosses cylindrées qui s’amoncellent sur nos routes aux heures d’embouteillage ne sont pas toutes des propriétés privées. Il s’agit des véhicules d’Etat. Dotés en carburant et entretenus par l‘argent du contribuable. Pourtant, au regard de l’utilisation qu’on en faite, on a l’impression que ses détenteurs l’on acquis par héritage ou legs.

En effet si sous GMT les Maliens ont décrié les ‘’Mercedes 190’’ des membres du BEC et les ‘’Dacia’’ des officiers, sous AOK les ‘’Safrane’’ des ministres, les dix ans d’ATT ont permis aux uns et aux autres de s’habituer, par la force des choses, aux vrombissements des ‘’4X4’’ de toutes marques. Tout autant, la transition qui évolue dans une période de crise larvée, en fait pire. Pourtant, après trois mois d’exercice l’actuel premier ministre, Cheick Modibo Diarra avait invité les Maliens à soutenir ces ‘’technocrates’’ qui ont opté de se sacrifier pour mettre le Mali sur les rails. De nos jours, le constat est tout autre. Les yeux des Maliens d’en bas sont crevés par les signes extérieurs de l’embourgeoisement de ces redresseurs de la chose publique. De nos jours, de la même manière que les vitres teintées de ces véhicules de luxe laissent jaillir les éclats des galons des jeunes officiers (de l’ex junte), elles en font de même pour les montures dorées des lunettes de ces nouveaux hauts fonctionnaires.

Sans répit, chaque jour, le cortège du premier ministre, traverse en moyenne deux fois, la ville de Bamako, pour se rendre à Moribabougou, dans la région de Koulikoro.

Le carburant d’un tel privilège coûte combien à l’Etat ? Sachant que ces motards et autres véhicules de cortège ont des tonneaux à la place des réservoirs

Sans être un initié du labyrinthe de l’architecture du budget national, le moins qu’on puisse dire est que durant cette transition, le train de vie de l’Etat n’a été réduit que du côté des faibles.

Comme en 1991, les personnalités publiques de l’actuelle transition veulent vider

Une Transition pour vider la caisse…



Pour de nombreux observateurs, nos gouvernants actuels pourront donner la preuve de leur bon sens, en acceptant de s’en passer de certains privilèges, accordés à leurs prédécesseurs. Notamment les nombreux véhicules de service et leur dotation en carburant. Hélas, la réalité est tout autre. Aucun de ces 32 hommes et femmes n’a daigné retourner à l’Etat le surplus des privilèges à eux accordés. D’ailleurs, ils affichent une fierté démesurée à bord de ces voitures de luxe, chaque mercredi matin, pour arpenter le mont Koulouba. Aussi, nombreux d’entre eux utilisent les ‘’4X4’’ de leur département à d’autres fins. A savoir les courses personnelles et familiales. Ainsi, pendant les week ends, il n’est pas rare de rencontrer ces géants ‘’fonds bleu’’ aux vitres teintées, sur les trajets menant aux villages des marabouts et autres charlatans bien connus de la place. Décor identique devant les écoles et boites de nuit. Où les enfants des ‘’missionnaires’’ se la coulent douce.

Pour se disculper sous la crise qui sévit, certains de ces nouveaux ministres offrent des tickets d’essence à leurs convives et griots en lieu et place des liasses de billets de banque. Au même moment leurs proches collaborateurs sont retournés au SOTRAMA et DURUNI pour se rendre au boulot, par manque d’essence.

En outre, à part des déclarations pompeuses et mesures spectaculaires, le gouvernement CMD n’affiche point de visage sérieux en matière de restauration des biens de l’Etat. Ce n’est aucunement pas la direction de l’administration des biens de l’Etat qui pourra redresser la pente. Traditionnellement appelée le garage administratif, cette direction n’a aussi bien porté son nom de ‘’garage des vielles carcasses’’ que durant ces dernières années. Face à la mauvaise gestion et l’acharnement des ministres sur les biens de l’Etat, elle est devenue le maillon faible de la chaîne. Du coup, avec le statut de gouvernement de transition, nombreux de nos ministres actuels, sont en train d’alimenter leur parc familial avec des véhicules des projets rattachés à leur département, dont les administrateurs ont plié bagage à cause de la crise sociopolitique et sécuritaire en cours au Mali.

Aussi, si sous les autres régimes les responsables avaient la méthode de mettre en ‘’réformes’’ pour ensuite s’adjuger des véhicules et autres biens mobiliers de l’Etat, certains des dirigeants actuels ont trouvé la formule d’arracher les plaques d’immatriculation de fonds bleu afin que les regards indiscrets ne se doutent de rien. C’est pourquoi, dans les différents parkings de la cité ministérielle il est plus facile aujourd’hui de rencontrer des véhicule avec des initiales (CH) que ceux avec des plaques d’immatriculation de fond bleu commençant par ‘’K’’ . Partant de cet état de fait, les agents de police de la circulation routière ne font plus la différence entre les véhicules officiels et ceux des bandits. En la matière les tracasseries sont énormes.

En effet, pour tromper la vigilance des services de renseignement, ces véhicules circulent au-delà des heures de service. Sans la fameuse plaque ‘’bleue’’, il est difficile de faire le distinguo entre la propriété publique et privée. Nos prédateurs ont des beaux jours devant eux.

« Après la descente, notre ministre exige que le véhicule soit garé chez lui, lorsque j’ai été réticent à cette consigne on m’a muté » déclare un chauffeur.

Par souci de clarté dans la gestion des affaires publiques, Il sied donc au gouvernement actuel, par le biais de la direction nationale de l’administration des biens de l’Etat, de faire un audit transparent des biens de l’Etat, de chacun des départements ministériels et des Institutions de la République. Dont le résultat doit être accessible par tous les citoyens. Surtout que les tenants actuels du pouvoir n’ont fait aucune déclaration de biens devant la Cour Suprême avant leur prise de fonction. Toute chose qui laisse croire qu’il y’a péril en la demeure.

Que dire de la gestion faite des immeubles publics ? A suivre

Moustapha Diawara

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