Des dizains de combattants ont déserté les rangs des groupes islamistes. C’était la semaine dernière, à Tombouctou, à l’issue d’une réunion, au cours de laquelle les combattants, qui ne souhaitent pas mourir en martyr, avaient été priés de rendre leurs armes. Avant de rejoindre leur famille.
Certains sont des combattants aguerris. D’autres, des ‘‘Katiba’’, c’est-à-dire des chefs militaires.
Estimés à plusieurs dizaines, ils ont décidé de quitter les rangs des groupes islamistes, qui contrôlent le nord du Mali depuis sept mois. C’était à l’issue de l’assemblée, qui a réuni les chefs militaires islamistes et leurs combattants dans la ‘‘cité mystérieuse’’.
Au cours de cette assemblée, les leaders islamistes d’Ançar Dine, d’Aqmi et du MUJAO ont invité les combattants, qui ne souhaitent pas mourir en martyr, de rendre leurs armes. Avant de rejoindre leur famille.
Du coup, plusieurs dizaines de combattants rendent leur uniforme. Mais aussi, leurs armes.
Avant de se fondre dans la population locale.
« Nous ne voulons obliger personne à mourir en martyr », rassurent les leaders islamistes.
Avant de poursuivre, devant des combattants, visiblement, heureux : « ceux qui veulent mourir en martyr, aller au paradis, peuvent rester. Les autres sont libres de nous remettre leurs armes et de rejoindre leur famille », rapportent nos sources, qui ont suivi cette réunion.
Ces désertions ont eu lieu quelques jours après la déclaration du ministre français dela Défenseet le vote, à l’unanimité, par le conseil de sécurité de la résolution 2071 sur une intervention militaire internationale au nord du Mali.
« Il y a une décision des Nations Unies qu’il importe de respecter. Le conseil de sécurité a donné mandat aux pays d’Afrique de l’Ouest de s’organiser pour qu’il y ait une intervention, afin de rétablir la souveraineté du Mali », Indique Jean –Yves Le Drian. Avant de conclure : « une intervention militaire internationale dans le Nord est une question de semaines ».
Depuis, ajoutent nos sources, les groupes islamistes ne dorment plus que d’un Œil.
A partir de 18 heures, les groupes islamistes disparaissent des villes. Avant de réapparaître, le lendemain. Comme par magie.
Pour suppléer à ces vagues de désertions, des renforts viennent d’arriver à Tombouctou et à Gao.
Selon nos sources, ceux arrivés à Tombouctou, à bord d’une vingtaine de véhicules 4×4, ne dépassent guère 60. C’était le 19 octobre dernier, en fin de journée.
« A notre avis, même avec l’arrivée de ces renforts, les groupes islamistes sont incapables de résister à l’assaut de l’armée malienne », concluent nos sources.