Pendant ce temps, c’est la France qui semble vouloir semer le doute en ce qui concerne l’intervention militaire destinée à reconquérir le nord du pays. La confusion est d’autant plus manifeste que c’est le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui, il y a quelques jours, déclarait que l’intervention n’est qu’une question de semaines, a dit hier que « l’heure n’est pas à l’intervention ». Ce retournement de situation du moins verbal est à comprendre comme la conséquence des menaces que le nouvel émir d’Aqmi a récemment proferées à l’encontre des otages français que détiendraient ses proches dans le Sahel. C’est là la meilleure illustration de la délicatesse de la position qui est celle de la France.
En insistant sur les précisions selon lesquelles la France se cantonnerait uniquement sur l’appui logistique de la mission d’intervention, et surtout en réfutant les informations selon lesquelles les drones français seraient déjà dans le ciel saharien, Jean-Yves Le Drian tient à envoyer un message aux ravisseurs. Mais il n’est pas sûr que ce numéro d’équilibrisme suffise à rassurer les groupes islamistes qui, de toutes les façons, sont conscientes de leur incapacité à résister aux troupes africaines qui pourraient y être envoyées.