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L'Essor N° 12798 du 24/10/2012

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Pisciculture : la mare de Tola empoissonnée
Publié le jeudi 25 octobre 2012  |  L'Essor


Pisciculture
© Autre presse par DR
Pisciculture : la mare de Tola empoissonnée


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Elle a reçu 21.000 alevins composés de clarias gariepinnis « manogo » et de oreochromis niloticus, « n’tèbèn » fournis par la ferme piscicole de Boubacar Diallo
Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Makan Tounkara, a présidé lundi à Tola (village situé à 15 kilomètres de Barouéli) la cérémonie d’empoissonnement de la mare de la localité. Les alevins ont été fournis par la ferme piscicole Boubacar Diallo située à Tanima (Office du périmètre irrigué de Baguineda).

L’empoissonnement des mares et plans d’eau participe du programme d’activités du département de l’Elevage et de la Pêche. Ces activités sont considérées comme prioritaires en raison du déficit pluviométrique de la saison écoulée, de la baisse de la production de poissons et de la productivité des mares. La production aquacole des mares est, en effet, passée de 1300 à 2400 tonnes de poissons entre 2006 et 2010.
Face au déficit hydrologique enregistré en 2011 qui a entrainé une réduction notoire du potentiel halieutique et qui va s’aggraver pour la production de poissons pour les besoins nationaux et le faible niveau des revenus des pêcheurs, la pisciculture artisanale est une opportunité à saisir. Le ministère de l’Elevage et de la Pêche a ainsi initié un programme prioritaire pour les six prochains mois.

Ce programme consiste à maintenir l’équilibre de l’écosystème et de la biodiversité, développer les activités piscicoles, empoissonner les mares, diversifier les activités des populations bénéficiaires et satisfaire les besoins domestiques en protéines animales. Le coût du programme est estimé à 34 millions Fcfa dont 26,6 financés par la FAO et 4,4 par le gouvernement.
Les communautés de pêcheurs et d’agriculteurs s’intéressent à ces formes d’élevage extensif de poissons dans des étendues d’eau plus ou moins vastes dans les terroirs villageois, notamment les mares, les bancotières ou autres petites collections d’eau. La technique consiste en un empoissonnement simple des plans d’eau. Les alevins sont transférés dans ces milieux pour grossir grâce, souvent, à un apport de complément alimentaire.

Cette forme de pisciculture villageoise ou artisanale est en phase d’introduction dans les systèmes de production en milieu rural. Elle constitue pour les communautés rurales une source complémentaire de nourriture, de revenus et d’emplois. Le potentiel aménageable est estimé à plus de 500.000 hectares à travers le pays.
La région de Ségou possède un important potentiel de plans d’eau propres à être empoissonnés dans le cadre d’une pisciculture artisanale communale largement vulgarisée. Les activités d’empoissonnement ont concerné 482 plans d’eau dans l’ensemble de la région dont 36 dans le cercle de Barouéli avec une production marchande de poissons de 2580 tonnes.

La mare de Tola d’une longueur de 3 kilomètres et d’une largeur de 50 mètres couvre une superficie de 150.000 mètres carrés. Les espèces utilisées pour l’empoissonnement sont constituées de clarias gariepinnis communément appelés « manogo » et d’oreochromis niloticus, communément appelés « N’tèbèn ».
La ferme piscicole de Boubacar Diallo a fourni 21.000 alevins de ces deux espèces. La mare de Tola est gérée selon un rituel immuable : trois pêches collectives se tiennent au cours de l’année, en dehors desquelles tous les lundi et vendredi, les produits de la pêche sont collectés et envoyés en priorité au chef de village et au chef coutumier.

Makan Tounkara accompagné du gouverneur de région, Boureima Seyba, du président directeur général de la ferme piscicole, Boubacar Diallo, des représentants des services techniques et de nombreux villageois a procédé à l’empoissonnement de la mare. Il faut attendre de 4 à 6 mois pour entamer la pêche dans ce cours d’eau. Ce laps de temps permettra aux alevins d’amorcer leur croissance.
La ferme piscicole de B. Diallo dispose d’une écloserie d’une capacité de production de 10 millions d’alevins, de deux unités de transport d’alevins de 70.000 et 40.000 unités. Elle est équipée de 50 bassins en béton armé, une trentaine d’étangs piscicoles, d’une vingtaine de cases flottantes et de deux camions frigorifiques de livraison.

La ferme a une capacité de production de 600 tonnes de poissons par an et produit des variétés de poisson tilapia (N’tèben) et clarias (manogo). Le promoteur Boubacar Diallo ambitionne même d’ajouter l’espèce « polio » qui est une variété de poisson à croissance rapide. La ferme piscicole dispose également d’une unité de fabrique d’aliments pour poisson, pour volaille et pour le bétail d’une capacité cumulée de 10.000 tonnes par an. Elle est située dans la zone industrielle de Dialakorobougou. Le promoteur Boubacar Diallo a révélé s’être inspiré de l’expérience israélienne de pisciculture pour investir ce créneau.
M. COULIBALY

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