Les mentalités actuelles qui polluent la jeunesse malienne représentent un véritable danger pour l’avenir du pays. Aussi, avec de tels comportements, on ne peut pas parler de relève saine. Et tant que les ministres et autres hauts cadres de la République, qui assurent la gestion de l’Etat, ne montreront pas de bons exemples aux jeunes, le pays se dirigera tout droit vers un avenir incertain.
Travailler dans un Cabinet présidentiel ou ministériel n’est pas une fin en soi. « A chacun son métier et les vaches seront bien gardées », dit-on. « La chose la plus importante à toute la vie, c’est le choix du métier : le hasard en dispose », disent les Fables de Florian. « Qui a métier a rente. Il n’est pas de si petit métier qui ne nourrisse son maître. Bon est le métier dont on peut vivre. Il n’y a point de sots métiers, il n’y a que de sottes gens. Chaque métier a son fonds d’or. Tout homme qui ne donne pas un métier à ses enfants les prépare à une mauvaise vie », rétorquent les Pensées de Pascal. Le jeune malien doit profondément méditer pour comprendre le sens réel de ces Fables et Pensées.
Le jeune malien ignore ses droits et devoirs offerts par la Nation. En effet, accepter d’exercer pendant un ou deux ans une activité de Professeur de lycée ou de collège, d’enseignant ou de chercheur dans une université ou un institut de recherche sans le moindre salaire équivaut à faire preuve d’ignorance manifeste. Les jeunes sortants des écoles doivent savoir que les institutions judiciaires : la Cour administrative et les Tribunaux, sont là pour les défendre. Il faut seulement avoir le courage d’y aller pour porter plainte.
Honte à un Etat qui se comporte envers les jeunes comme un Etat voyou en les faisant travailler sans revenus ! Au regard des nombreuses richesses du sous-sol dont bénéficie le Mali et ses populations, le pays n’a pas besoin de telles injustices sociales. Il faut donc condamner avec toute l’énergie nécessaire l’exhibitionnisme confrérique et la prostitution intellectuelle et charnelle qui polluent la jeunesse malienne. La richesse culturelle et traditionnelle de nos villages existe et elle a besoin du soutien des jeunes qui doivent rester dignes et intègres.
Et nous concluons par cette citation d’Albert Jacquard « Mon objectif, ce n’est pas de construire la société de demain, c’est de montrer qu’elle ne doit pas ressembler à celle d’aujourd’hui ».