COTONOU - L`Union européenne travaille à établir une armée "crédible au Mali" dont la moitié nord est contrôlée par des groupes
islamistes armés, a indiqué vendredi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Cotonou.
M. Barroso, en tournée en Afrique de l`Ouest, s`exprimait devant la presse au côté du chef de l`Etat béninois Thomas Boni Yayi, qui préside actuellement l`Union africaine.
"Nous appuyons les efforts de la Communauté économique des Etats de
l`Afrique de l`Ouest et de l`Union africaine pour trouver une solution au Mali", a dit M. Barroso. "Nous sommes en train de développer certains plans, notamment comment garantir qu`il y ait une armée républicaine, crédible au Mali, comment garantir le rétablissement de l`autorité de l`Etat sur tout le territoire malien", a-t-il ajouté.
Le Conseil de sécurité de l`ONU a adopté le 12 octobre une résolution qui donne 45 jours au pays ouest-africains pour préciser leurs plans en vue d`une intervention militaire destinée à reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des islamistes extrémistes depuis près de sept mois, tout en invitant le gouvernement malien et les rebelles touareg à négocier.
M. Barroso a évoqué la possibilité d`un dialogue "avec tous ceux qui
refusent le terrorisme".
"Il faut éviter qu`une partie du Mali devienne un foyer du terrorisme qui pourrait déstabiliser non seulement ce pays, mais aussi la région et même l`Europe puisque finalement nous savons que ce genre de conflit a le potentiel de se généraliser", a-t-il dit.
Le président béninois a confirmé avoir discuté avec M. Barroso du rôle de l`Europe pour résoudre la crise malienne, mais aussi de la situation en Guinée-Bissau, six mois après un nouveau coup d`Etat à Bissau. "L`Europe est en train de jouer un rôle de leadership pour que nous mettions en place un groupe de contact pour régler la question de la Guinée-Bissau", a-t-il dit.
Le président béninois, apparu en bonne forme, rencontrait pour la première fois la presse depuis l`annonce de la découverte d`un mystérieux complot, pour tenter de l`empoisonner, qu`un homme d`affaires est accusé d`avoir ourdi.
Il n`a fait aucun commentaire sur cette affaire, dans laquelle trois de ses proches ont été arrêtés et écroués, accusés d`avoir voulu le tuer à l`aide de médicaments toxiques. Selon les autorités, l`empoisonnement était prévu dans la nuit du 20 au 21 octobre mais n`avait finalement pas eu lieu, le président ayant été averti par des proches.
De leur côté, des opposants affirment que des complots sont "inventés" pour se débarrasser de personnalités gênantes pour le régime.