L’arthrose est une pathologie dégénérative de l’articulation dans son ensemble caractérisée par la dégradation du cartilage jusqu’à sa disparition complète. Cette dégradation s’accompagne de remaniements de l’os sous-chondral, la formation d’ostéophytes et de kystes sous-chondraux.
L’arthrose peut toucher une ou plusieurs articulations. On parle d’arthrose généralisée dès lors qu’elle touche trois sites différents (ex : digitale, genou, rachidienne). Elle peut toucher toutes les articulations mais préférentiellement les inters phalangiennes, les carpo-métacarpiennes, la colonne vertébrale, les hanches, les genoux et les 1ère métatarsophalangiennes. La prévalence de l’arthrose augmente avec l’âge : environ 10 % des plus de 60 ans. La gonarthrose symptomatique (2/1000 adultes/an) est deux fois plus fréquente que la coxarthrose (0,5/1000 adultes/an). L’incidence augmente aussi avec l’âge : près de 10/1000 si on considère la sous-population des femmes > 50 ans et les hommes > 70 ans. Il existe différents types d’arthroses dont : l’Arthrose digitale, L’arthrose des inters phalangiens, l’Arthrose rachidienne, L’arthrose lombaire, les Arthroses structurales et les Arthroses mécaniques ou secondaires…
Comment attrape-t-on l’arthrose ?
Les facteurs de risque généraux de l’arthrose sont : L’âge avancé, Le sexe féminin (liaison à la gonarthrose et arthrose digitale), Le statut hormonal après la ménopause, Le surpoids, la carence alimentaire en vitamine D et C, les antécédents familiaux du 1er degré (risque relatif doublé).etc. A ceux-ci s’ajoutent tous les autres facteurs qui entraînent une mauvaise utilisation de la surface articulaire par rapport à celle pour laquelle elle est prévue à savoir : les traumatismes articulaires, la méniscectomie, l’hyper-laxité après rupture du ligament croisé etc… L’interrogatoire des patients retrouve souvent plusieurs facteurs de risque et en font une maladie multifactorielle.
Quelles sont les opportunités de prise en charge et de traitement de l’arthrose ?
Il n’existe pas pour l’instant de traitement étiologique à proprement parler. Un écueil important résulte de l’évolution lente et de la durée d’évolution infraclinique car en toute logique ces traitements s’adresseraient à des patients ayant encore du cartilage dont on modifierait l’activité du chondrocyte (action directe ou indirecte comme l’intervention sur le réseau de communications intercellulaires). Des équipes sont en train de développer la « greffe de chondrocyte « . Le seul traitement étiologique actuel est préventif dans les arthroses secondaires (par exemple une chirurgie anatomique parfaite lors d’une fracture avec trait intra articulaire).
Il existe néanmoins un traitement symptomatique dont l’objectif est de diminuer la douleur, préserver l’articulation le plus longtemps possible et limiter le handicap. La prise en charge est donc multiple.
Les antalgiques du palier I et II sont utilisés à doses efficaces au long cours. Il faut adapter régulièrement les doses car la douleur d’arthrose est variable et faire un traitement à la carte. Classiquement le palier III (morphiniques) a peu d’effet et n’est pas utilisé. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ayant un autre mode d’action que les antalgiques OMS sont utilisés en association. Compte tenu de leur risque au long cours, dans la mesure du possible, on les réserve pour les périodes de crise douloureuse sur un temps court (3 à 15 jours). Il est important de surveiller l’absence de contre-indication dans cette population souvent âgée. Les anti-cox 2, moins gastrotoxiques, sont privilégiés en première intention chez les sujets âgés. Pour les AINS comme pour les antalgiques OMS, la rotation des médicaments est précieuse.
Les Anti-arthrosiques d’actions lentes sont utilisés soit comme traitement au long cours, soit par thérapeutique de 3 mois deux fois par an. Ils ont une action différée mais durable. Par leur action antalgique complémentaire, leur intérêt démontré est une réduction de la consommation des antalgiques. L’action chondroprotectrice est marginale. La tolérance est bonne. Les injections intra-articulaires sont réalisées dans des conditions d’asepsie strictes pour éviter toute infection iatrogène. Dans un premier temps, on aspire le liquide synovial à visée antalgique et diagnostique puis on injecte le médicament. Les corticoïdes intra articulaires sont de bonne efficacité lors d’une poussée douloureuse congestive. On se limite à trois infiltrations par an pour une même localisation. Leur action est prolongée. D’autres opportunités de traitement sont possibles à savoir l’économie articulaire et la rééducation qui consiste en une activité physique régulière avec articulation en décharge (ex : vélo, piscine et balnéothérapie). Le maintien d’une bonne trophicité capsulo-ligamentaire et d’une bonne musculature permet le verrouillage articulaire et de lutter contre l’instabilité et la laxité.