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Nominations dans les cabinets ministériels : le Premier ministre bloque les dossiers et exige une enquête de moralité
Publié le vendredi 11 mai 2012   |  Info Matin


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© Autre presse
Le Premier ministre malien de transition, Cheick Modibo Diarra


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De part ses compétentes professionnelles, son aptitude et ses valeurs morales qui lui prévalues d’être nommé Premier ministre disposant des pleins pouvoirs pour conduire le gouvernement de transition de l’après régime ATT, le Dr Cheick Modibo DIARRA exigerait de ses ministres les mêmes qualités

pour les nominations dans les cabinets ministériels et la haute Administration de l’État. D’où le blocage des dossiers de nominations qui sont subordonnés au préalable à une enquête de moralité.

C’est officiel: depuis le mercredi dernier, le premier conseil des ministres du gouvernement de transition, qui devrait initialement se tenir le 2 mai dernier, mais annulé à cause des affrontements sanglants entre deux composantes de l’armée malienne survenus à la suite d’un contre coup d’État manqué, s’est finalement tenu au Palais présidentiel de Koulouba sous la présidence de Dioncounda TRAORE, président de la république par intérim.

Si, en principe, le conseil des ministres constitue des boussoles pour la définition de l’action gouvernementale à venir, il est aussi une occasion pour entériner les grandes décisions et les nominations dans la haute sphère de l’État.

C’est justement sur ce terrain que les Maliens, depuis la communication de la liste de l’équipe gouvernementale, sont curieux de connaître les noms des futurs proches collaborateurs des tous nouveaux ministres, mais surtout des heureux élus qui sont seront appelés pour diriger les directions nationales ou générales des grands services de l’Administration.

Fait insolite: les maliens vont encore digérer leur mal en patience, en tout cas, jusqu’à la semaine prochaine, voire plus.

Car, le Premier ministre, Cheikh Modibo DIARRA, qui reste attaché à la cohérence dans le discours, dans ses démarches et principes pour faire sortir, autant qu’il peut, notre pays dans la situation difficile qu’il traverse actuellement, a décidé, selon des sources crédibles, de retarder l’échéance des nouvelles nominations en entendant d’y voir clair et de s’assurer de la personnalité de ceux qui seront appelés prochainement d’occuper ces postes de responsabilité. Histoire de se convaincre aussi qu’ils ne traînent pas derrière eux des casseroles.

Selon ces sources proches du dossier, à part le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Yamoussa CAMARA, qui a réussi à faire nommer son chef du cabinet et quelques chargés de missions de son département, presque la majorité des ministres du gouvernement de transition, qui espéraient voir entériner les noms de ceux sur lesquels ils ont jeté leur dévolu pour leur accompagner dans leurs tâches et leurs missions quotidiennes, seraient retournés en ce jour inaugural du premier conseil des ministres avec leurs dossiers de nominations sous les bras.

La raison d’une telle décision primatoriale, certes source de déception pour certains ministres qui entament leur baptême de feu dans une fonction ministérielle, donc pressés à aller au charbon, est toute simple : le chef de l’exécutif, selon les mêmes indiscrétions, aurait exigé au préalable de ses ministres une enquête de moralité sur tous les cadres qui sont proposés pour être nommés dans les différents cabinets ministériels ou comme directeurs nationaux ou généraux des services administratifs.

Mieux, les membres du gouvernement de transition sont sommés, a précisé la même source, de communiquer le plus rapidement possible les noms des personnes à nommer aux services de renseignements pour la dite enquête de moralité. Autant donc dire que les renseignements généraux ont du pain sur la planche pendant un bon bout de temps pour qui connaît certains cadres maliens dans l’art de dissimilation de son passé, surtout cette face compromettante de sa vie active et professionnelle.

Mais ce qui est salué dans une telle démarche du Premier ministre Cheikh Modibo DIARRA, c’est qu’il s’agit là d’un principe qui tranche nettement avec la pratique appliquée par les différents régimes lesquels se sont fait maîtres dans l’art de nommer des responsables dans la haute administration de l’État sur fonds de tribalisme, de régionalisme, de clanisme et de copinage.

C’est vrai que le Mali a besoin de tous ses fils et filles, quelle que soit leur appartenance politique, religieuse ou ethnique, pour conduire le navire du développement et de la croissance à bon port.

Mais faire du militantisme ou du griotisme un passe droit pour l’occupation d’un poste ministériel ou administratif, tel était le sport favori du défunt régime du désormais ex président déchu Amadou Toumani TOURE.

Or, dans tous les cieux démocratiques, il est prouvé que l’engagement politique ne garantit pas l’acquisition de postes ministériels ou de hautes fonctions de l’État.

Comme tout autre légaliste, nous pensons que si le poste ministériel est un poste politique, il est important que celui qui anime un département ministériel ait des compétences, des aptitudes, pour l’exercer.

Pour les nominations aux hautes fonctions de l’État et dans l’administration, il importe que les personnes qui sont nommées aient des qualités de la probité et de l’intégrité pour garantir l’équité et l’égalité de tous les citoyens devant l’administration.

A la lumière de tout cela, l’engagement politique ne garantit pas l’acquisition de postes ministériels ou de hautes fonctions de l’État. L’engagement politique peut avoir des récompenses mais cela doit être lié à la compétence, aux qualités de chaque personne.

D’ailleurs, comme l’a dit le sage : «On peut servir à tous les postes pourvu que l’on y mette du sérieux, de l’abnégation, du génie afin de réaliser ou de participer à sa modeste façon à l’amélioration des conditions de vie des populations».

Vu sous cet angle, l’on comprend aisément que le militantisme ou les responsabilités dévolues à un individu dans un parti politique ne doivent pas forcément être un critère de nomination à des postes de responsabilité étatique. Seules la compétence, l’ingéniosité et la volonté de l’individu de servir sa nation pour le bonheur de son peuple devraient guider tous ceux qui ont en charge de nommer nos responsables dans l’administration publique. Ce, d’autant plus que tout choix contraire à cette logique pourrait être source de difficulté pour des populations à accéder à un bien-être social.

Par Mohamed D. DIAWARA

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