Cette semaine, je voudrais consacrer ma chronique au Web 2.0. C’est ma façon à moi, vous l’imaginez bien, de faire un mea maxima culpa. La raison est bien toute simple : ici, nous avons déjà évoqué Facebook, Twitter, YouTube et d’autres pépites du genre connues sous l’appellation générique de réseaux ou médias sociaux. Or, ces réseaux ou médias sociaux qui nous fascinent tant et qui, par ailleurs, rendent possibles toutes sortes de collaboration et le partage de contenus, découlent – vous le savez sûrement – de la révolution du Web 2.0. Encore un concept rébarbatif qui, a priori, va réveiller notre urticaire !
Ne vous inquiétez pas, il n’en sera rien car, par bonheur, il existe quantité de littérature bon marché, du genre « Tous les sujets qui pourraient m’intéresser pour les Nuls ». Oui, il existe cette belle collection « XXXXX pour les Nuls » dont je suis bon client. Pour la petite histoire, j’ai eu le privilège de feuilleter quelques-uns de ces excellents livres de poche ou au format classique dits « … pour les Nuls ». Il y en a un, « L’Internet Pour les Nuls », qui reste, depuis plus de dix ans, mon livre de chevet. Passons ! Pour nous rafraîchir la mémoire, il y a eu d’abord le fameux www dont le géniteur est l’Anglais Tim Berners-Lee du CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire) basé en Suisse. Il y a eu aussi -très certainement- un Web 1.0.
Là n’est pas mon propos. Mon propos, c’est le Web avec l’extension 2.0 qui « … est généralement utilisé pour désigner une évolution d’un web statique et unidirectionnel vers un réseau dynamique et interactif, caractérisé par une large participation des usagers à la création et à l’échange de contenus ». Pour le lecteur averti que vous êtes, tous les concepts-clés qui font le succès des réseaux sociaux dont nous raffolons aujourd’hui sont dans cette esquisse de définition. Si vous n’y êtes pas encore, il faut savoir que le web 2.0 « … est souvent associé à l’utilisation de logiciels sociaux en ligne, tels que les blogues, wikis, microblogues ou autres réseaux sociaux ». A présent, je n’ose plus prendre le risque de parier ma vieille moto de marque Solex, convaincu que, cette fois-ci, vous y êtes. La révolution du web 2.0 est un vrai coup d’accélérateur dans la navigation sur internet, avec plus de convivialité, plus de ressources puisque, fait notable, nous sommes tous devenus producteurs et consommateurs de contenus. Remisée au placard, à tout jamais, la communication unilatérale ou unidirectionnelle qui rappelle le rapport Chef-subalterne, Père-fils, Dominant-dominé.
Tout le monde, à peu de choses près, se trouve désormais sur le même piédestal. Au moyen de ces nouvelles applications, les infopauvres d’hier que nous étions sommes devenus aujourd’hui des as du web. Pour autant, ni nos budgets de communication, ni notre investissement intellectuel n’ont explosé. Il a suffi simplement de mélanger un zeste de créativité et d’imagination, et surtout de vaincre notre propre inhibition pour nous offrir une vraie vitrine dans le cybermonde. J’en connais qui possédent un profil sur Facebook, Twitter, LinkedIn, Youtube… et qui postent, au même moment, des tonnes de photos sur Flickr et Instagram. Ce n’est pas tout ! Ils entretiennent un blog perso, un blog pour leur quartier, leur association, leur village… Mais toute cette agitation ne se passe pas sans quelques écarts de conduite et dérapages qu’il est difficile à rattraper.
La planète People en abuse au point de nous donner en permanence la nausée dont on voudrait bien se passer. Telle midinette abonnée aux seconds rôles dans des productions de bas étage nous balance des photos salaces, telle autre ses frasques amoureuses… Avec les réseaux sociaux, l’intimité n’a jamais été autant exposée sur la place publique. C’est tout cela le web 2.0. On aime ou on n’aime pas, mais impossible de détourner le regard.
Serge de MERIDIO