Le 17 mars, deux Néerlandais étaient retrouvés morts dans un hélicoptère de la Minusma à une quarantaine de Km de Gao. Cela est passé presqu’inaperçu parce que toutes les oreilles étaient tendues vers Kidal où se concertaient la CMA et les médiateurs sur le projet d’accord. Aujourd’hui, ce qui a été donné pour un accident pourrait être autre chose à la lumière de certains constats.
Le lundi 17 mars dernier, alors que Bilal Ag Chérif et ses compères de la coordination des mouvements armés de l’azawad tentaient à Kidal de convaincre la communauté internationale de revoir la copie de « l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » issu du processus d’Alger et paraphé le 1er mars par la communauté internationale, les représentants de l’UE, de l’UA, le gouvernement du Mali et les mouvements armés de la plate-forme, deux officiers norvégiens perdaient la vie à Barji Hondo à une quarantaine de Kilomètres au nord-est de Gao. Dans un communiqué des forces néerlandaises de la Minusma, qui ne fournit aucun autre détail sur les causes de la « panne technique » qui aurait provoqué « l’accident », ni sur les dégâts subis par l’hélico, les deux soldats seraient victimes de l’atterrissage forcé de l’hélicoptère Apache dont ils étaient pilote et copilote. Le gouvernement a quant à lui déploré la mort des deux soldats qui ont donné leur vie pour le retour de la paix au Mali et présenté ses condoléances aux familles des disparus et au peuple et gouvernement néerlandais.
Zone interdite
Ainsi, selon la version officielle, les deux soldats sont biens morts suite à une panne technique de leur appareil. Mais ce qu’on ne dit pas, c’est que l’hélico en question a décollé de Gao pour un champ d’entrainement situé dans la zone, et c’est là que ses deux occupants ont été retrouvés morts. L’appareil n’a ni explosé ni ne s’est fracassé. Mieux, il s’est bien posé sur ses roues. Et se trouve sous la très bonne garde des soldats norvégiens qui ont cerné et interdit la zone à tout le monde, y compris aux Fama (forces armées maliennes) qui patrouillaient non loin. Quant à la presse, elle a été chassée manu militari. Mais a eu la chance de recueillir quelques témoignages pour le moins curieux. En effet, ce qui intrigue, ce sont ces trois coups de feu entendus par des villageois quelques instants avant « l’accident » et dont on ne parle nulle part, de même que les circonstances de la mort et de l’état dans lequel se trouvaient les corps des soldats tués.
Cependant, selon des sources proches de la Minusma, une équipe d’experts norvégiens est attendue sur le site pour tenter de lever le voile sur cette affaire des plus confuses.
Modibo TANDINA,
Correspondant à Gao