La participation du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) aux concertations nationales est conditionnée à l'amendement des termes de référence (TDR). Il existerait deux moutures de TDR dont l'une remet en cause les institutions républicaines y compris le président par intérim, ce que réfute le FDR. A la Primature aucune information ne filtre sur le sujet. Après avoir opposé une fin de non-recevoir à sa participation aux concertations nationales, le FDR est revenu à de meilleurs sentiments. Il a accepté d'y prendre part et a même initié des rencontres avec le directeur de cabinet de la Primature. La démarche du FDR a été de proposer des amendements à la première version des termes de référence (TDR) condition de sa participation. Les TDR, objet de frustration et de colère du FDR sont élaborés par le cabinet du Premier ministre dans le cadre d'une commission mise ne place par arrêté du Premier ministre. Le FDR, qui n'a jamais caché son opposition au coup d'Etat du 22 mars, la raison fondamentale de sa création, a déposé des amendements à la première mouture des TDR. La nouvelle version n'a pas répondu aux aspirations des «anti-putsch».
L'une des raisons essentielles des réserves émises par le FDR est l'objectif visé par les concertations, qui dans ses TDR, envisagent de doter le pays d'organes comme le Conseil national de transition (CNT), qui va suppléer à l'Assemblée nationale. Le FDR ne partage pas non plus la feuille de route, le refus de prendre en compte le renforcement du respect des droits de l'Homme, de la justice et de la laïcité de l'Etat, etc. Le FDR s'insurge sur la remise en cause du bilan du Mouvement démocratique que les organisateurs des concertations réduisent au néant. En plus, ces derniers ne veulent pas prendre en compte les conclusions de la rencontre de Ouaga II et s'échinent à ignorer la mention «président de la République», pour ce qui est de la décision d'organiser les concertations en question.
L'autre pomme de discorde, c'est que la commission préparatoire des travaux des concertations nationales est présidée par un certain Adama Traoré, à l'époque vice-président de la Coalition des organisations et associations patriotiques du Mali (Copam), «pro-putschiste». Le FDR décrie sa composition hétéroclite faite d'organisations et d'associations créées ex-nihilo au lendemain du 22 mars pour soutenir le coup d'Etat au détriment d'associations historiques qui ont lutté pour la démocratie, l'Etat de droit et le multipartisme en mars 1991 faisant tomber le régime de Moussa Traoré.
Le constat est que l'Adéma/Association, le Cnid/Association, le JLD, l'Adide, l'Amupi, les Boucliers de la démocratie, le CNJ, l'APDF, le Fénacof... ne sont pas représentés dans la commission préparatoire. Par contre celles qui n'ont pas de rapport direct avec les concertations et dont l'existence sème le doute dans les esprits sont mises sur un piédestal. Il s'agit des associations des exploitants de sable et gravier, de Yéréwoloton, du Réseau malien des consommateurs de téléphonie mobile (présidé par le même Adama Traoré) ou Laïdou Télécom, entre autres.
Du côté de la Primature où nous avons voulu en savoir davantage sur les réponses réservées aux amendements proposés par le FDR, on est muet comme une carpe. Nous n'avons pas pu avoir accès au directeur de cabinet de la Primature dont le bâtiment est mieux gardé qu'un palais. Le directeur de cabinet Oumar Kanouté n'est pas disponible, s'est-on contenté de nos répondre.