La mobilisation de la communauté internationale au chevet du Mali se précise en actes concrets susceptibles de redonner de l’espoir au peuple malien qui accueille déjà ces faits avec un ouf de soulagement, surtout après le visite de travail effectuée au Mali par la Secrétaire d’Etat américaine.
Par ailleurs, l’Algérie, dont le soutien reste incontournable pour une intervention militaire au Nord du Mali, a également reçu la visite de la Secrétaire d’Etat américaine qui n’est pas allée par le dos de la cuillère pour demander la participation de ce pays à cette intervention militaire sur le sol malien en proie à une crise qui n’a toujours pas dit son nom. Les autorités algériennes n’excluent donc plus le principe d’une intervention militaire au Nord-Mali, mais il est peu probable que l’Algérie participe directement à une opération armée, dit-on. D’où la question : cette intervention militaire est-elle conditionnée à la seule participation de l’Algérie ? Sinon, pourquoi toute cette démarche émaillée d’obscurité ?
En tout cas, la crainte de l’Algérie de participer à ladite reconquête du Nord est connue de tous, et pour cause : les éléments d’AQMI et d’Ançardine qui se livrent à des exactions pour la promotion d’un Islam politique dans les villes occupées du Nord-Mali sont essentiellement des Algériens. Alors, les esprits éveillés peuvent comprendre et même apprécier le fait que l’Algérie qui, dans un passé récent, a payé un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme, soutienne mordicus l’option liée à la lutte contre cette bande de terroristes tout en rejetant la présence d’une force étrangère dans la zone.
Par principe, l’Algérie est hostile à toute présence étrangère, surtout occidentale, dans cette région du Sahel. Elle craint également que le Nord du Mali ne devienne un « bourbier » qui aurait des répercussions sur son territoire, ou que l’opération de récupération des régions assiégées du Nord-Mali ne tourne à l’enlisement. Le premier risque, c’est qu’une fois boutés hors des villes de Gao, Tombouctou et Kidal, les groupes armés se replient vers le Sud algérien d’où ils viennent, pour la plupart. A cela s’ajoute le fait que des populations touarègues et berbères vivent sur le sol algérien et qu’il faut également ménager. Pour sa part, Mahmoud Guemama, chef touareg algérien et non moins député de Tamanrasset (région frontalière du Nord malien), a estimé, qu’une intervention étrangère dans la région causerait beaucoup de problèmes aux Touaregs et qu’Alger devait continuer à s’y opposer et à privilégier le dialogue. C’est une des raisons qui incitent l’Algérie à soutenir l’option d’une solution politique négociée entre Bamako et les éléments d’Ançardine, via une médiation discrète car Alger entretient des contacts avec Ançardine et avec son chef, Iyad Ag Ghaly. Avec qui donc négocier ou ne pas négocier, surtout que le Président Blaise Compaoré exige une négociation avec le MNLA tandis que l’Algérie tient à des pourparlers avec Ançardine ? Autant de quiproquos qui prouvent que le Mali traverse une crise dont les sources et origines se trouvent loin de ses frontières.