Une réunion d’experts internationaux et maliens visant à convenir d’un plan consensuel d’intervention militaire au nord du Mali a achoppé mercredi à Bamako sur l’identification des cibles à combattre, a-t-on appris de bonne source dans la capitale malienne.
Alors que les responsables militaires maliens prônent une guerre totale contre tous les groupes actifs au nord du pays, les experts internationaux continuent, eux, de tabler sur le ralliement de certains groupes qu’ils considèrent comme « maliens » parce que essentiellement composés de Touaregs, a-t-on indiqué.
Les groupes perçus comme « maliens » par les experts internationaux sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, indépendantiste et laïc), présidé par Bilal Ag Chérif, et le groupe islamiste Ançar Dine, dirigé par l’ex-rebelle touareg Iyad Ag Ghali.
« On peut parler avec ces deux groupes » constitués de Touaregs maliens, surtout s’ils décident de faire la paix et de revenir dans la République », avait indiqué au début des travaux de la réunion, Cheaka A. Touré, représentant spécial de la CEDEAO à Bamako.
« Nous ne comprenons pas ces prises de position politiques et ambigües », a pour sa part déclaré à APA une source sécuritaire malienne ajoutant que c’est le MNLA qui est à l’origine de tout ce que « nous vivons ».
Ce mouvement ne peut aucunement être épargné, ni impliqué dans une éventuelle guerre des Forces armées maliennes contre les occupants islamistes, a-t-on souligné de même source.
Après avoir été les premiers à ouvrir les hostilistés en janvier, les indépendantistes du MNLA ont été relégués à un rang marginal dans le nord du Mali d’où ils ont été chassés des principales villes par les groupes islamistes.
La réunion de Bamako réunit, en plus de responsables militaires maliens, des experts de l’Union Africaine (UA), de la CEDEAO, de l’Algérie, de l’Union Européenne (UE) et des Nations Unies.
Elle doit déboucher dimanche sur un plan d’opérations devant constituer le volet militaire du concept stratégique que l’UA se propose de soumettre en novembre au Conseil de sécurité des Nations Unies, en vue d’une intervention armée au Mali.
Ce plan d’opérations sera conduit par l’UA, avec l’appui logisitique de plusieurs pays et organisations dont l’UE qui envisage l’envoi de 150 instructeurs pour la remise à niveau de l’Armée malienne.