C’est le dimanche 22 Mars 2015 que la compagnie nationale congolaise ECAir (Equatoriale Congo Airlines) a effectué son premier vol sur Bamako. Un vol inaugural qui consacre le début de l’exploitation de la ligne directe Braza-Bamako-Dakar de l’ECLAir trois fois dans la semaine.
Il était 15heures 02 mn quand le Boeing 757-200 de la compagnie ECLair, estampillé ‘’fleuve Congo’’ s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international Bamako-Senou. A bord de ce vol, on denombrait140 passagers pour une capacité de 148 places. « Je suis fière d’être à Bamako. La réussite de ce vol inaugural symbolise nos ambitions d’offrir à la clientèle à destination de la capitale malienne un service de qualité, de confort et sécurisé » a lâché d’entrée de jeu, la directrice générale de la compagnie ECAir, Mme Fatima Behina Moussa. Qui ajoutera que l’Eclair en portant son choix sur Bamako entend devenir un moyen de transport privilégié des Maliens à destination de Brazza, vice-versa. Dans cette dynamique, cette compagnie étatique congolaise après avoir construit sa réputation en Afrique Centrale, en Europe et Dubaï, veut occuper toute sa place dans le ciel ouest africain. Si Cotonou a été le point de départ de cette ligne prometteuse, la destination Bamako-Dakar, en trois rotations par semaine (mardi, jeudi et dimanche au départ de Brazzaville ; mercredi, vendredi et lundi au départ de Dakar ou Bamako) constituera la consécration de cette envolée. Une aubaine, jugée à sa juste valeur par la communauté malienne, les autorités publiques et les hommes d’affaires. C’est ainsi que lors de ce vol inaugural qui amené en plus du personnel de la direction de l’ECAir, le conseiller spécial d’Etat congolais chargé des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, N’goyo Adouma Ba, on notait à l’accueil la présence de nombreuses personnalités politiques et locales du Mali, dont le Secrétaire Général du ministère de l’Equipement et des Transports, Makan Fily Dabo, le consul honoraire du Congo au Mali, Moussa Diawara et de nombreux responsables du secteur des transports, du Tourisme et des Affaires.
« Nous ne pouvons pas dire à quel point l’arrivée de cette compagnie congolaise au Mali nous soulage. Autrefois pour rallier les deux villes (Brazza-Bamako), nous étions condamnés à faire de nombreux détours, des escales interminables et aux conséquences multiples. Maintenant ce vol direct en 3H va beaucoup favoriser les échanges entre les deux pays, permettre à nos nombreux compatriotes vivant au Congo de venir très souvent au pays et dans le confort » a témoigné Bademba Sylla, un passager de ce vol inaugural. Même son de cloche chez Mme Doucouré, très souriante, qui soutient que de l’aéroport international de Maya-Maya du Congo à celui de Bamako-Senou, les passagers de ce vol inaugural n’ont eu aucun problème. « Nous avons fait le voyage en un laps de temps court, personne n’a senti le coup du trajet » martèle-t-elle.
Faut-il le signaler, cette nouvelle desserte de la compagnie ECAir vers Bamako et Dakar sera exploitée par deux Boeing : un Boeing 757-200, d’une capacité de 148 sièges (16 en Business et 132 en Economy) jusqu’au 1er juin 2015, un autre Boeing 737-700 de 124 sièges (12sièges en Business et 112 sièges en Economy).
« Avec l’inauguration de ces deux nouvelles lignes vers Bamako et Dakar, quelques semaines après l’ouverture de la destination Libreville et de la mise en place d’un vol quotidien Brazzaville/ Paris, Brazzaville/Dubaï, nous renforçons notre présence sur le continent » a fait savoir Mme Fatima Beyina-Moussa, directrice générale d’Equatorial Congo Airlines, non moins présidente de l’AFRAA (Association des Compagnies Aériennes Africaines). Laquelle indiquera par la suite, que dans le cadre de l’expansion de leur réseau et de leur flotte, ils comptent faire de l’aéroport Maya-Maya un véritable hub en Afrique centrale, tout en offrant à leurs passagers de nombreuses rotations et un service de haute-gamme.
ECAir, une nouvelle équerre entre le Mali et la Congo
Faut-il le rappeler, Equatorial Congo Airlines SA (ECAir) a été créée avec l’appui de l’Etat congolais dans l’idée de contribuer à la modernisation du secteur des transports aériens au Congo. Après la construction de l’aéroport international de Maya-Maya dans sa capitale, le pays a voulu se doter d’une nouvelle compagnie aérienne nationale.
Le projet a été initié en octobre 2007 par le chef de l’Etat, S.E.M. Denis Sassou N’Guesso, mais ce n’est qu’en août 2011 que l’existence de la nouvelle compagnie est révélée au grand public, au travers d’une compagne utilisant une phrase aujourd’hui indissociable d’ECAir : « Bienvenue chez vous ». Elle annonce l’ouverture de sa première ligne Brazzaville-Pointe-Noire/Pointe-Noire-Brazzaville. ECAir, qui regroupe alors une cinquantaine d’employés, lance son premier vol commercial le samedi 26 septembre 2011 à 11 heures précises, au départ de Brazzaville. La compagnie débute ses activités avec une rotation par jour entre Brazzaville et Pointe-Noire. Elle ne possède à ce moment que deux agences, situées dans ces villes. Très vite, elle se distingue par sa ponctualité, ses règles de sécurité et son professionnalisme. La demande croit de façon significative, au point que, moins de trois mois après son vol inaugural, ECAir passe d’une à trois rotations par jour. Elle ouvre deux nouvelles agences dans les centres-villes de Brazzaville et Pointe-Noire, et ne se limite plus à la vente directe : la compagnie s’associe avec différentes agences de voyages pour commercialiser ses billets. Et dessert un nouvel aéroport celui d’Ollombo.
A cet effet, durant le premier trimestre de l’année 2012, moins d’un an après son lancement, ECAir se dote d’un Boeing 757, spécialement adapté pour être en conformité avec les exigences de qualité de la compagnie, dans le but d’assurer la ligne Brazzaville-Paris/Paris-Brazzaville en vol direct avec trois rotations par semaine. La compagnie aérienne s’active en 2013 à ouvrir d’autres lignes, une vers Douala au Cameroun (en août) et l’autre vers Cotonou au Bénin (en octobre). Le 31 mars 2014 a eu lieu le premier vol commercial vers Dubaï.
L’entreprise grandit et compte chaque jour davantage de salariés. Fin 2013, ils étaient 250. Aujourd’hui, ECAir a plus de 450 employés, dont l’efficacité n’est plus à prouver. ECAir est une compagnie multiculturelle, dont les nationalités représentées excèdent la dizaine.
Au Mali, à en croire Mamadou Camara, directeur commercial de l’agence de Bamako, ECAir se fixe comme objectif d’apporter sa pierre dans la promotion de l’emploi, avec le recrutement d’un personnel conséquent pour la billetterie et au niveau de l’escale à l’aéroport de Bamako-Senou.
Moustapha Diawara
Moussa Diawara : consul honoraire du Congo au Mali
« ECAir va permettre de fructifier les échanges entre le Congo et le Mali »
« Après l’indépendance, en 1961, la première ambassade des pays de notre sous région en Afrique centrale a été ouverte par le Mali à Congo Kinshasha. Cela pour dire que les relations entre notre pays et ceux d’Afrique centrale ne datent pas d’aujourd’hui, elles sont historiques. Surtout avec le Congo Brazaville, où plus de 800.000 de nos compatriotes y vivent en harmonie avec les congolais. Sur leur terre d’accueil, Ils sont présents dans dans de nombreux secteurs (commercial, agricole et économique). Cette bonne relation entre nos deux pays s’est consolidée avec le président Denis Sassou N’Guesso, qui a permis aux Maliens d’immigrer au Congo Brazza sans acquisition de visa. Pour preuve, nombreux sont parmi eux qui ne sont pas en règle (environ 40% de toute la communauté malienne), mais compte tenu des liens entre les deux pays, ils ne sont aucunement maltraités par les autorités congolaises. La réalité laisse apparaître que le Maliens sont bien accueillis au Congo, mieux que d’autres nationalités. Les Maliens de Congo investissent des milliards au Mali.
Notre rôle est de faire en sorte que cette exemplaire coopération soit maintenue. Dans cette perspective, l’arrivée de cette nouvelle compagnie va booster cette coopération. Etant donné que la communauté congolaise qui vit dans la paix au Mali (environ 300 âmes) se souciait beaucoup de la présence d’une compagnie aérienne nationale sur place afin de faciliter leurs déplacements dans leur pays. Je félicite la société ECAir pour cette initiative, notamment la fréquence des vols, à savoir trois fois dans la semaine, qui permettra aux voyageurs des deux pays de fructifier leurs échanges ».
Propos recueillis par Moustapha Diawara
Source: Tjikan
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