La 28e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, ouverte hier à Genève, ne peut pas passer outre les crises multiples auxquelles les pays arabes et africains sont confrontés depuis des mois, voire des années. Les discussions, auxquelles l’Algérie participe, se tournent tout naturellement vers la situation, très critique, des droits de l’Homme au Mali, en Libye et en Syrie principalement, des pays en proie aux guerres civiles et au terrorisme.
Au vu de l’urgence de la situation dans ces pays, cette réunion du Conseil des droits de l’Homme tombe à pic. Evidemment, l’ensemble des travaux de cette énième session sera tourné vers les guerres et les crises au Nord de l’Afrique et au Moyen-Orient. C’est l’occasion pour le Conseil de l’ONU de faire un bilan détaillé de la situation dans chacun des pays concernés, bien que, à ce jour, le Mali, la Libye et la Syrie restent les principales préoccupations. En conséquence, le Conseil des droits de l’Homme « examinera un rapport portant sur la situation des droits de l’Homme en Libye et sur les besoins d’appui technique et de renforcement des capacités de la Libye », a-t-on indiqué auprès de l’instance onusienne. Dans la continuité, la question malienne, au centre des enjeux géopolitiques actuels, sera abordée en profondeur par l’intermédiaire d’un rapport élaboré par Suliman Baldo, expert indépendant sur la situation des droits de l’Homme au Mali, ainsi qu’un autre rapport présenté par la Commission d’enquête sur la Syrie relatif à la situation des droits de l’Homme dans ce pays arabe.
Quant à l’Irak, « à la lumière des violations commises par l’organisation dite Etat islamique d’Iraq et du Levant et des groupes associés », la situation des droits de l’Homme, s’ils en restent encore des vestiges aujourd’hui, sera évoquée lors de cette session, a révélé une source auprès de l’ONU. Hormis l’Afrique du Nord, n’oublions pas que la situation au Soudan Sud est toujours fragile et critique, et mérite d’être traitée en tant que telle. C’est pourquoi le Conseil de l’ONU compte étudier un rapport sur « le renforcement des capacités et de la coopération technique avec la Côte d’Ivoire».
Par ailleurs, toujours dans le domaine des droits de l’Homme, thème central du conseil, « il engagera un dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des droits de l’Homme », a-t-on relevé. Le conseil organisera donc une « réunion-débat » avec les chefs des organismes des Nations unies dans le but de «promouvoir l’intégration des droits de l’Homme dans les activités de l’ensemble des Nations unies ». Ajouté à cela, d’autres réunions-débats sur « le rôle de prévention dans la promotion et la protection des droits de l’Homme » ou encore « sur la question de la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels dans tous les pays » auront lieu. Les membres du conseil reviendront par la suite sur une question primordiale en raison de l’actualité brûlante : la protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, ainsi que l’utilisation d’aéronefs téléguidés ou de drones armés dans les opérations antiterroristes et militaires.
La lutte contre la violence visant des personnes en raison de leur religion
Pour finir, dans les dizaines de rapports à traiter au cours de cette session, un d’entre eux sort du lot : la lutte contre la violence visant des personnes en raison de leur religion.
Dans le contexte mondial actuel, où les questions religieuses sont au cœur de tensions et d’échanges musclés, que ce soit en Occident ou en Orient, ce débat prend une toute autre place… En plus de cela, le conseil profite de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, pour revenir sur « l’état de la discrimination raciale dans le monde, avec la participation du Secrétaire général du Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme » afin de « renforcer » et « mettre à jour » les instruments internationaux de lutte contre « le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, sous toutes leurs formes ».
Par ailleurs, les participants au Conseil des droits de l’Homme souligneront la nécessité de promouvoir et de protéger le droit à la vie privée dans le contexte de la surveillance et de l’interception des communications numériques et de la collecte des données personnelles.
Pour rappel, le Conseil des droits de l’Homme est un organe intergouvernemental subsidiaire de l’ONU dont l’Algérie était représentée, à la dernière session, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. L’objectif de cette « assemblée générale » est d’aborder les situations de violations des droits de l’Homme et d’émettre des recommandations à leur encontre. C’est pourquoi des violences envers les enfants jusqu’aux guerres civiles à l’échelle internationale, tous les sujets sont traités.