Elles ont mobilisé des fonds pour suppléer l’arrêt des financements des partenaires extérieurs
L’arrêt des financements de la plupart des partenaires techniques et financiers après le coup d’Etat du 22 mars, a affecté de nombreux secteurs. Même celui de la santé n’est pas épargné. C’est le cas de la lutte contre les maladies tropicales négligées. Jusqu’en mars, le programme consacré à ces maladies était financé essentiellement par l’Agence américaine de développement international (USAID). Depuis que celle-ci et d’autres partenaires se sont retirés, le programme était à l’arrêt. Pour le relancer, des compagnies minières se sont mobilisées.
Ces sociétés, avec à leur tête l’entreprise Randgold, viennent de remettre 380 millions de Fcfa au ministère de la Santé pour la lutte contre les maladies tropicales négligées. Les autres compagnies sont Avion Gold Corporation, Anglogold Ashanti Limited, Iam Gold Corporation, Resolute Mining Limited, African Mining & Exploration PLC, Gold Field.
La remise du chèque symbolique a donné lieu à une cérémonie qui s’est déroulée mercredi soir à l’hôtel Salam. Elle a enregistré la présence du ministre des Mines, Amadou Baba Sy, et de Mountaga Bouaré, conseiller technique au ministère de la Santé représentant ce département. Le directeur général de Randgold, Mark Bristow, et les responsables de plusieurs autres sociétés minières opérant dans notre pays étaient également présents.
Les fonds mobilisés en trois mois sont mis à la disposition de deux ONG : END-FUND et Hélène Keller International (HKI). Celles-ci les utiliseront pour l’achat et la distribution des médicaments aux populations ciblées.
La directrice exécutive de END-FUND, Hélène Hagler, a salué la reprise du projet de lutte contre les maladies tropicales négligées. Hélène Hagler préfère parler plutôt de « personnes négligées » en lieu et place de « maladies négligées ». C’est pourquoi elle s’est appesantie sur les conséquences socio-sanitaires de ces pathologies qui font plusieurs milliers de victimes dans notre pays. Pourtant, ces maladies ne sont pas une fatalité. Elles peuvent être éradiquées et des efforts ont été faits dans ce sens.
Selon Helene Keller International, pour le cas par exemple du trachome, on est passé de 60 zones concernées par les interventions du programme de lutte à seulement 3 à l’échelle nationale.
Le directeur de Randgold, Mark Bristow, a de son côté salué la bonne collaboration entre sa société et les autorités, une collaboration qui date d’environ vingt ans. Il a insisté sur l’importance que les sociétés minières opérant dans notre pays accordent à l’humanitaire. Il a toutefois souhaité que l’USAID et les autres partenaires reprennent leurs activités au Mali afin de soulager les populations.
Tous les responsables de compagnies présents à la cérémonie ont salué l’initiative et promis de soutenir les efforts de développement du pays.
En expliquant que les MTN (trachome, onchocercose, schistosomiase ou bilharziose, trichiasis, etc.), existent sur pratiquement les cinq continents, le représentant du ministère de la santé, Mountaga Bouaré, a précisé que plus de 50% de ces maladies sont enregistrés en Afrique. Il a rappelé les efforts consentis par notre pays pour éradiquer les MTN, notamment avec la mise en place du projet qui y était consacré.
Il a exprimé la reconnaissance des pouvoirs publics envers tous les partenaires impliqués dans le programme de lutte contre ces pathologies qui a enregistré des résultats probants.
Après les différentes interventions, Mark Bristow a remis un chèque géant symbolique au ministre des Mines qui, à son tour, l’a transmis au représentant du ministère de la Santé.
