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Art et Culture

Nahawa Doumbia : L’inusable voix d’or de la musique malienne
Publié le mercredi 25 mars 2015  |  Le Potentiel
Nahawa
© Autre presse par DR
Nahawa Doumbia




Nahawa Doumbia est née à Mafélé, un petit village situé à la frontière de la Côte d’Ivoire et elle a grandi à Bougouni, capitale du « Bani-monotiè », au sud de Bamako. Sa mère, décédée quelques jours après sa naissance, lui avait prédit une destinée hors du commun. Elle deviendrait chanteuse, bien qu’elle n’appartienne pas à la famille des griots, mais à celle des forgerons. Dans les années 70, quand elle a commencé à se produire en public, c’était encore tout à fait « révolutionnaire ».

« Dans ma famille, personne ne chante, précise-t-elle, et l’on n’aimait pas qu’on chante. C’est pourquoi j’ai eu tant de peine à venir à la musique. J’ai été découverte par les agents du Ministère de la Culture en chantant en groupe avec mes amies et c’est comme cela que j’ai participé – contre l’avis de mon père – à la « Biennale de la Jeunesse », qui permettait le brassage entre les jeunes de toutes les régions du Mali. J’ai gagné avec une de mes chansons lors de la Biennale de 1980 que j’ai par la suite présentée aux « Découvertes RFI » dont j’ai été aussi lauréate. »

Depuis, Nahawa est devenue une idole au Mali, gardant tout le charme de sa voix enfantine pour être une des références vocales d’Afrique de l’Ouest. Ouverte aux rencontres et aux nouvelles expériences musicales, elle a collaboré avec de nombreux musiciens occidentaux. « D’ethnie bambara, élevée par des grands-parents musulmans, Nahawa Doumbia est une tombeuse de tabous, elle a la contravention dans le sang », comme le dit Véronique Mortaigne (Le Monde du 14 octobre 1997). C’est aussi « une effrontée qui, quand elle suit les évolutions du balafon et des chœurs, montre une vie intérieure intense qui met les nerfs de ses compatriotes à vif ».

Aujourd’hui, Nahawa Doumbia assume son rôle de leader musical et son nouveau groupe lui permet de résumer toutes ses expériences et d’aller de l’avant. Avec les Madioko (Dany’o à la basse, Isaac aux percussions samplées), deux guitaristes, un joueur de kamele n’goni, un autre de djembé et sa fille Ramata Doussou, Nahawa a rajeuni l’équipe et retrouvé la furie et l’enthousiasme de ses vingt ans. Un album est en préparation ainsi qu’une tournée mondiale : tout est en place pour en faire la grande dame de l’Afrique.
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