Les erreurs diplomatiques coûtent chères à un pays s’il ne se remet pas vite au travail. Depuis l’indépendance, la diplomatie malienne se résumait aux missions diplomatiques sans objectifs ni agendas pour les représentations diplomatiques : Un ambassadeur ne connaît pas les orientations stratégiques de sa représentation diplomatique et il n’a ni cahier de charge ni visions à court, moyen et long terme selon l’évolution géostratégique.
Il s’agit d’adopter les stratégies suivantes :
- Une bonne stratégie pour redresser notre collaboration avec le Maroc et l’Algérie. Les pays ont des intérêts et non des amis. le Maroc est un ami. C’est vrai et ça sera ainsi et l’Algérie est un ami et çà sera ainsi aussi jusqu’à la fin des temps. Mais la lecture doit se faire à l’aube de la géostratégie mondiale ;
- La Russie, une puissance dormante réveillée avec qui il faudra compter mais ne pas aller se donner sans le « quitus » diplomatique de « nos ancêtres les gaulois » ;
- La grande Chine de Mao, qui n’est jamais la caverne d’Ali Baba, elle est stratège et sait où elle va sans sucer fort comme les autres sangsues du vieux continent. Il faut savoir collaborer avec la Chine ;
- La panne de la diplomatie parlementaire : nos députés ne doivent pas être qu’à Dabanani seulement mais des députés futés en la matière pour aller à la conquête du monde : au parlement européen à Strasbourg, à la commission Européenne à Bruxelles, pourquoi pas à la Bundestag, à l’ONU, etc. voilà les chemins. L’assemblée nationale ne doit pas se limiter, en temps de crise, qu’au contrôle de l’action gouvernementale et de voter les lois. Mais elle doit faire de la légitimation des véritables représentants du peuple et mériter leur salaire et prime venant du pauvre contribuable malien qui ne sait même pas le rôle exact de l’assemblée nationale ;
- L’élaboration d’une véritable stratégie diplomatique et militaire : la loi de programmation militaire est trop isolée de la diplomatie. Ce n’est pas l’arme qui tue mais la diplomatie et la politique. Le droit de veto protège la Syrie mais n’a pas voulu écouté la Libye. La diplomatie ne doit pas être traitée en dehors de l’exploitation des ressources naturelles dont regorge un pays ni en dehors de la politique économique nationale (Conf. les accords de coopération militaire) ;
- La diplomatie de l’instrumentalisation des peuples et de leurs religions, quand on sait que la guerre des religions est plus efficace que celle des armes, une guerre religieuse ne peut être contrée que par une religion. La formation des peuples surtout de la jeunesse doit être au cœur des diplomaties de la coopération internationale. Il ne s’agit pas seulement de former quelques imans dans certains courants religieux mais d’asseoir une véritable politique de formation religieuse depuis les villages jusqu’aux villes ;
- Bien analyser la trilogie : économie – politique - religion à travers des critères de mondialisation et non par des démonstrations théoriques des cadres mal formés.
Il s’agit également de reconnaître nos faiblesses et de tirer les véritables leçons d’échecs en vue de se géo-positionner à travers le monde. Oui il y a eu Kourouganfouga mais eux, ils ont pu réfléchir au-delà des anciennes gloires donc pourquoi pas nous aussi de voir au-delà du fleuve Djoliba ?
La diplomatie est phagocytée par l’économie mondiale. C’est l’offre et la demande, si tu veux la paix donne-moi tes ressources naturelles et ton peuple pour la consommation et son instrumentalisation. Donne-moi ton touareg je te rends ta paix.
Allez leur dire que la diplomatie mondiale a changé, elle s’appelle maintenant géostratégie ou mondialisation !
SDF
Source: Le Canard de la Venise