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L'Indicateur Renouveau N° 1379 du 6/11/2012

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Tieman Coulibaly, ministre des affaires étrangères : « Nous voulons des élections, mais pas celles de la honte »
Publié le mardi 6 novembre 2012  |  L'Indicateur Renouveau


Conférence
© aBamako.com par as
Conférence de presse du ministre des Affaires Etrangeres Tieman Coulibaly
5/12/2012. Bamako.


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Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale était hier face à la presse. Pour Tiéman Hubert Coulibaly, les lignes d’une intervention militaire au Mali bougent au niveau de la communauté internationale et si l’élan est maintenu, les élections prévues par l’Accord-cadre en 2013 pourront se tenir. Mais pas question, selon le ministre, de tenir des élections tant que Gao, Tombouctou et Kidal ne sont pas libérés, sinon ça va être des élections de la honte dont ne veut pas le Mali.

A en croire le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui animait un point de presse dans la salle de conférence de son département, l’élaboration du concept opérationnel de l’intervention militaire de la communauté internationale au Mali étant faite par les experts, il est fort possible que la résolution de l’ONU soit voté le 26 de ce mois. Ce qui va enclencher le processus.

Entre-temps, le Mali aussi se prépare à travers le renforcement des capacités opérationnelles de son armée. Selon le ministre Coulibaly, si les choses doivent continuer dans cet élan, il est fort possible que l’agenda prévu par l’Accord-cadre, à savoir libérer le Nord et organiser les élections dans un an, pourrait être respecté. Ce qui voudrait dire que l’Accord-cadre ayant été signé en avril dernier, les élections pourraient être tenues en avril 2013. Pour le ministre des Affaires étrangères, c’est le souhait de tous les Maliens, mais faudrait-il encore que le premier défi qui est la libération du Nord soit vite relevé.

En tout cas, pas question pour lui de tenir les élections tant que Gao, Tombouctou et Kidal ne seront pas libérés, conformément à la volonté présidentielle et une grande partie de l’opinion nationale. « Je ne vois pas comment on peut prétendre organiser des élections alors que des territoires sont occupés. C’est pour piéger 4 millions d’habitants ? Nous voulons vite organiser les élections, mais pas celles de la honte », a expliqué Tiéman Coulibaly.

Le ministre a aussi abordé avec les journalistes, les efforts diplomatiques fournis par les autorités du pays depuis la mise en place du gouvernement d’union nationale. C’est par exemple le cas de la récente mission présidentielle au Qatar, où la délégation est revenue requinquée par les propos de l’émir de ce pays selon lesquels le Qatar n’a rien à voir avec les terroristes du Nord. Peut-être que des ONG qataris interviennent au bénéfice des bandes terroristes, mais pas l’Etat du Qatar, a plaidé Tiéman Coulibaly.

« Comment le Qatar peut-il combattre Kadhafi en Libye et venir soutenir au Mali les mêmes mercenaires qui soutenaient le régime déchu ? La position du Qatar n’est pas mitigée et sa bonne foi se saura bientôt », a témoigné le ministre. Le ministre des Affaires étrangères a aussi parlé de sa récente mission à Ouagadougou où il était allé faire le point au médiateur et lui signifier que le plaidoyer pour la reprise de la coopération avec les partenaires devrait continuer après le résultat obtenu au niveau de l’Union africaine.

A-t-il rencontré Ançar Eddine qui y avait aussi dépêché une délégation ? Non, parce qu’il n’avait pas reçu un mandat dans ce sens, mais il fallait y aller pour faire connaître la position du Mali par le médiateur, a-t-il ajouté. Pour le chef de la diplomatie malienne, partout où on doit parler du Mali, le ministre des Affaires étrangères qu’il est, doit être présent pour dire ce que veulent les Maliens. S’il est prématuré de chercher à rencontrer Ançar Eddine, il a souhaité que la Commission nationale de négociation promise par le chef de l’Etat soit mise en place pour élargir la base politique. Il a assuré que pour le moment les négociations n’ont pas commencé. « Au moment venu, on va négocier avec les frères maliens, mais cela n’exclut pas les éventuelles poursuites pour crimes de guerre commises », a averti le ministre des Affaires étrangères.

A-t-il des doutes sur la bonne foi du médiateur ? Pas jusque-là, a-t-il répondu, pour qui aujourd’hui il n’y a aucun élément d’appréciation qui puisse remettre en cause le médiateur de la Cédéao, à moins qu’on ne verse dans des procès d’intention.

Abdoulaye Diakité

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