Au moment où les autorités maliennes, en collaboration avec la communauté internationale, cogitent sur le plan d’intervention militaire au Nord, c’est le contraire se déroule au Burkina Faso où un groupe de djihadistes se réclamant d’Ançardine ont été reçu à Ouagadougou depuis le vendredi dernier sur initiative de Blaise Compaoré pour de prétendus dialogues, suscitant ainsi colère et indignation à Bamako.
Il semble qu’à travers cette rencontre avec Ançardine, le N° 1 burkinabè veut procéder à ce qu’on appelle un « plan de déconnection » sur le terrain entre les différents groupes rebelles. Mais à quoi rime cette « plaisanterie de mauvais goût » ? Il semble aussi que la crédibilité du Médiateur Blaise Compaoré n’est plus d’actualité et que les résultats de ses démarches n’ont pas réussi jusque-là. Mais ses ambitions qu’on dit « démesurées » dans la résolution de la crise malienne inquiètent sérieusement le Mali et le reste du monde de la bande sahélo-saharienne.
Pourtant, Blaise Compaoré est un militaire possédant une parfaite maîtrise des questions de conflit à dimensions variées. Mais s’agissant du dossier du Nord-Mali, sa réaction a causé assez d’ennuis aux Maliens soucieux du rétablissement diligent de l’intégrité du territoire national. En effet, après que le Burkina Faso ait été indexé comme fief du MNLA, ce pays entend encore une fois accompagner le mouvement d’Iyad Ag Ghaly, surtout quand on sait que l’objectif de Blaise vise à servir probablement de couverture à ses intégristes. Aussi, n’ayant aucun compte à rendre aux autorités de Bamako dans de telles actions, le Président de ce pays frère juge désormais nécessaire de planifier un système de dialogue sous le diktat des djihadistes et sans le consentement du pouvoir de Bamako.
Au menu de la rencontre du week-end, il était question de procéder à une déconnection d’Ançardine d’AQMI et autres sans aucune certitude sur son impact dans la résolution de la crise. Si seulement Iyad Ag Ghaly pouvait être explicite sur ses supposées relations avec AQMI et les autres terroristes du Maghreb… A cela s’ajouterait, si possible, la nature du changement dans la stratégie de contre-attaque de l’armée nationale. Pourquoi donc cette démarche controversée de dialogue qui ne dit pas son vrai nom ? C’est plutôt un plan machiavélique différent de la Charia que ces djihadistes veulent réaliser contre le Mali sous les auspices du Burkina Faso. C’est peut-être peine perdue quand on sait qu’en aucune manière, cela n’est en rapport avec l’intervention armée qui s’annonce pour le Nord.